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Trafic de crack à Paris : le jardin d'Eole rendu aux habitants avant la fin du mois de juin ?

Le jardin d'Eole (18e) – dans lequel les consommateurs de crack du nord-est parisien sont regroupés chaque soir depuis mi-mai – doit être rendu aux habitants d'ici à la fin du mois de juin, a exigé Anne Hidalgo ce lundi 7 juin, alors que se tenaient deux réunions à ce sujet aujourd'hui.

«On va faire une proposition globale au Premier ministre sur comment sortir rapidement de cette situation inacceptable au jardin d'Eole et notamment avec une deadline que je fixe, qui est fin juin», a affirmé la maire socialiste ce lundi, souhaitant que cet espace vert redevienne «un jardin pour les riverains, les usagers et les enfants».

Pour rappel, les consommateurs de crack ont été priés de se regrouper dans ce lieu, afin de libérer la place Stalingrad, devenue récemment l'épicentre de toutes les insécurités et toutes les nuisances. Depuis des semaines, les toxicomanes avaient en effet pris l'habitude de fréquenter le jardin d'Eole en journée avant de s'installer sur les bors du canal de l'Ourcq, 500 mètres plus loin, pendant la nuit.

Une «mesure d'urgence» validée par le gouvernement et mise en place par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, qui a estimé que «l'ordre public était menacé» à Stalingrad. Mais ce dispositif provisoire est loin d'être une solution à long terme pour les élus de terrain, et Anne Hidalgo avait dénoncé la «politique à court terme» de l'Etat pour lutter contre l'usage de crack dans la capitale.

Pour «une réponse durable et ambitieuse»

«Seule une réponse durable et ambitieuse, à la fois sanitaire, sociale, psychiatrique et de lutte contre les trafics permettra de sortir les consommateurs de la rue, de les accompagner dans la réduction de la consommation et la réinsertion», s'est-elle ainsi exprimée sur Twitter, soulignant qu'il s'agissait d'un problème de santé publique qui «dépassait la ville de Paris».

«Mais on sait très bien que l'opinion publique se retourne contre la mairie de Paris et fustige Anne Hidalgo à ce sujet», explique-t-on dans les couloirs de la mairie de Paris, ajoutant que la compétence en la matière ne leur revient malheureusement pas. Et d'assurer : «nous sommes prêts à proposer des solutions mais il faut que l'Etat s'en empare». «Nous avons besoin d’un nouveau plan de lutte contre la consommation et le trafic de drogue et l’État doit s’engager clairement à nos côtés», persiste de son côté Anne Hidalgo.

Et l'urgence est là, selon l'équipe de l'édile parisienne, qui milite pour l'ouverture de nouvelles salles à moindres risques, mais aussi de nouvelles salles de repos ainsi que de centres d'hébergement pérennes. C'est en tout cas le projet que porte Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé. «C’est la seule solution pour aider les grands usagers de crack ou d’opiacés à entrer dans le soin et donc à tranquilliser l’espace public», a-t-elle récemment fait savoir.

«Aujourd’hui, il y a une salle de consommation à moindre risque (SCMR) et deux salles de repos dans Paris, il en faudrait entre cinq et dix», avait-elle récemment regretté dans un entretien, plaidant aussi pour la mise en place d’«un accompagnement sanitaire et social» et pour le déploiement de «maraudes psychiatriques».

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