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Coiffure : vers des tarifs sans distinction homme-femme ?

Pour plusieurs coiffeurs, le tarif doit être indexé sur la prestation et non sur le genre. [Pixabay]

Les femmes paient souvent plus cher que les hommes dans les salons de coiffure, et cela même si la longueur de cheveux est la même. Une inégalité décriée mais les choses pourraient bientôt changer.

Selon une étude menée par l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) en 2018, le tarif du forfait unique «shampoing – coupe – coiffage» coûte en moyenne 47% plus cher pour les femmes. Ainsi, pour une même prestation, une femme aux cheveux courts paie systématiquement plus cher qu'un homme avec la même coupe.

Composé de professionnels du secteur, le collectif «Coiffure en lutte» pointent des «tarifs genrés» et dénoncent des salons qui pratiquent une «taxe rose», expression couramment utilisée pour désigner des produits ou services destinés aux femmes et plus coûteux que leur équivalent pour hommes.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

La loi contraint les salons de coiffure

Le collectif appelle à créer des tarifs en fonction du temps passé et de la longueur des cheveux et non en fonction du genre des clients.

Problème, la différenciation des tarifs entre hommes et femmes est inscrite dans la loi. L'arrêté du 27 mars 1987 indique en effet que «les exploitants de salons de coiffure sont tenus d'afficher en vitrine,  de manière visible et lisible de l'extérieur de l'établissement [...] au moins vingt prix T.T.C., dont dix pour hommes et dix pour dames, s'il s'agit de salons mixtes.»

Selon le collectif Coiffure en lutte, cet arrêté est discriminatoire et devrait être modifié. «Ces tarifs vont également à l'encontre du respect de l'identité de chacun-une, notamment pour les personnes trans, non-binaires et en transition», ajoute le collectif sur son compte Instagram.

Plusieurs coiffeurs ont déjà sauté le pas et proposent un tarif à la minute. Le président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) lui-même n'y est pas opposé. «On peut penser qu’on est sur une moyenne de "1 euro la minute" (…) tout ce qui est autour de la coiffure masculine est en-dessous de ce tarif, donc si on devait avoir une harmonisation des tarifs, ce serait la coiffure masculine qu’on devrait fortement augmenter», a-t-il nuancé sur France Inter.

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