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Bac 2021 : des lycéens et des professeurs dans l'angoisse pour une édition particulière

Cette année, seules deux épreuves finales auront lieu pour le bac : la philosophie et le Grand oral. Cette année, seules deux épreuves finales auront lieu pour le bac : la philosophie et le Grand oral. [FREDERICK FLORIN / AFP]

Année scolaire perturbée, organisation de l’examen, Grand oral... Cette édition 2021 du baccalauréat est marquée par plusieurs incertitudes, alors que les épreuves débutent ce jeudi 17 juin.

Au total, 715 000 candidats vont passer le bac cette année, qui commencera avec la traditionnelle épreuve de philosophie. Mais nombreux sont ceux qui dénoncent déjà l’organisation de l’examen, après une année placée sous le signe du Covid-19.

Les cours à distance, puis en demi-jauge, et l’application coûte que coûte de la réforme du bac ont fait naître de nombreuses inquiétudes. Les élèves comme les professeurs se sentent démunis, voire en colère, face à la tenue de ces quelques épreuves alors que la quasi-totalité du bac sera évaluée par le contrôle continu.

Un manque de préparation

Cette année, les épreuves finales ne compteront que pour 18 % de la note du bac, contre 60 % en temps normal, à cause de l’annulation de certaines épreuves. Face à l’importance relative des rendez-vous restants dans la note définitive, les syndicats ont demandé le passage à 100 % de contrôle continu, comme pour le bac 2020. Ils dénoncent une inégalité des chances et un manque de préparation pour les lycéens qui ont eu moins de cours en présentiel que les autres, les établissements ayant eu le choix de leur organisation. Mais le ministre de l’Education nationale a balayé cette option du revers de la main, tenant à tout prix à maintenir le bac. Il a toutefois consenti à certains «aménagements» pour tenir compte des difficultés rencontrées au cours de l’année. 

En philosophie, seule la meilleure note entre celle de l’épreuve et la moyenne obtenue au cours de l’année sera retenue. Un non-sens pour les syndicats d’enseignants, car cela laisse la possibilité aux élèves de ne pas réviser ou composer si leur moyenne est assez élevée. Les professeurs craignent aussi de devoir corriger les copies «pour rien», copies qui seront d’ailleurs numérisées et corrigées sous ce format, ce qui ajoute une contrainte aux enseignants.

Mais l’épreuve qui cristallise le plus d’angoisses reste le Grand oral, nouveauté imposée par la réforme du bac, organisée à partir du 21 juin et censée juger l’éloquence des candidats. Entre critères d’évaluation imprécis et manque d’entraînement, les lycéens sont dans le flou. Tout comme les profs, car l’envoi des convocations pour les jurys a pris du retard, ce qui pose des problèmes d’organisation. Enfin, à toutes ces inquiétudes s’ajoute la menace de l’épidémie, en elle-même. Les élèves cas contact ou positifs ne pourront en effet se présenter au centre d’examen, et devront repasser les épreuves en septembre.

Des candidats à rassurer

Malgré tout, Jean-Michel Blanquer persiste et signe : selon lui, le bac 2021 peut et doit avoir lieu, même a minima. Le ministre de l’Education nationale estime que contrairement à l’année dernière, les élèves n’ont pas connu de rupture de l’enseignement. Il juge donc que les lycéens sont suffisamment préparés.

Il a par ailleurs rappelé à de nombreuses reprises que grâce à la mobilisation de leurs professeurs, il n’y avait pas eu d’augmentation du décrochage à cause de la pandémie. «Je ne dis pas que tout ce que nous avons fait est idéal. Nous avons cherché la meilleure formule dans une situation très compliquée», a-t-il souligné sur le plateau de CNEWS. Même réduit à deux épreuves quasi- symboliques, le bac aura donc lieu. 

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