En direct
A suivre

La semaine de Philippe Labro : le goût de la victoire, un parfum de liberté

les Tricolores ont réussi leur entrée à l'Euro. Demain, samedi, nouveau rendez-vous crucial avec la Hongrie. [Matthias Hangst / POOL / AFP]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour CNEWS, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

Voici une chronique de l’été chaud, chaud, chaud. Un parcours incomplet d’une actualité qui sent bon les vacances.

DIMANCHE 13 JUIN

Tennis : Djokovic renverse la table et rattrape deux sets perdus face au jeune et beau Tsitsipas. Après un court séjour au vestiaire, le désarroi du n° 1 mondial s’est curieusement transformé en fureur de vaincre, avec une gestuelle chirurgicale dans les coups gagnants. Djokovic s’explique, face aux interrogations sur ce retour spectaculaire : – Je me suis parlé à moi-même et me suis convaincu que je pouvais le faire. On appelle ça la force mentale. On peut aussi avoir des doutes.

MARDI 15 JUIN

Football : les Bleus gagnent 1 à 0 contre l’Allemagne, à Munich. Les statistiques indiquent que l’équipe allemande a «possédé» la balle et le terrain à 57 % contre les 43 % pour les Français. A la médiocre et routinière pratique du foot allemand, les tricolores ont opposé une défense maîtrisée, expérimentée, et n’ont pas baissé la garde. Ça s’appelle la force mentale. Sans aucun doute.

MERCREDI 16 JUIN

Hourra ! Hosanna ! Alléluia ! Les mas­ques à l’extérieur, c’est terminé, dès demain, selon le Premier ministre, Jean Castex. En outre, dès dimanche, le couvre-feu ne couvre plus rien, et le feu de la fête va pouvoir être ravivé. Il était pourtant déjà bien allumé, et l’on peut imaginer que les pouvoirs publics, confrontés à une déferlante de réunions sur les quais et les pelouses des parcs municipaux, ont décidé de ne pas être en retard sur la société. Ça s’appelle le bon sens politique.

JEUDI 17 JUIN

A quelques jours du premier tour des élections régionales, les sondeurs, commentateurs, experts et autres observateurs s’emparent de cet événement pour en faire, d’ores et déjà, un exemple, un contre-exemple, de ce qui va se dérouler, en France, d’ici à la présidentielle de 2022. Mais oui, ce fameux compte à rebours jusqu’au jour J qu’on va bientôt voir apparaître (on en est approximativement aujourd’hui à J-296), qui mine et taraude, obsède et envahit, occulte et occupe, est susceptible de lasser, d’exaspérer, d’accabler les citoyens. Il me semble, d’ailleurs, que, dans leur vie quotidienne, leurs soucis, leurs fins de mois difficiles, leurs bonheurs et malheurs familiaux, leurs rires et leurs larmes, leurs entreprises et leurs vocations, leurs passions et leurs échéances, les femmes et les hommes de ce pays n’accordent pas encore à cet événement la même importance que ne le fait le petit monde des médias, le microcosme de la politique. C’est trop tôt, peut-être. En revanche, pour revenir à elles, les régionales des 20 juin, pour le premier tour, et 27 juin, pour le second, devraient nous conduire vers les urnes, sans paresse ni inertie. Le pire des maux, ce serait une abstention massive. Ça s’appellerait un avertissement.

VENDREDI 18 JUIN

Fortes chaleurs, sport, élections… Est-ce que notre jeune homme, là-haut dans le ciel, y pense ? A-t-il le temps ou l’envie de suivre cette actualité ? Thomas Pesquet a effectué, il y a 48 heures, la troisième sortie de sa vie dans l’espace. Il a travaillé, mécano en apesanteur, manipulant des panneaux solaires, aux prises avec la délicatesse et la précision inouïe que requièrent ces types d’opérations. J’avoue que je reste fasciné – et admiratif – par le comportement de Pesquet, la brièveté de ses messages, le temps qu’il trouve pour saluer les Bleus, sa superbe pratique d’un métier (est-ce seulement un «métier» ?) et sa constante accumulation de défis. Ce Normand de 43 ans, bardé de diplômes, carrière parfaite, belle gueule et belle tenue du langage, devenu un exemple, un héros, une idole des écoliers, lycéens et étudiants, ne cesse de m’épater. Marié à Anne Mottet, l’astronaute explique, avec franchise et honnêteté, pourquoi ils n’ont pas d’enfants : – C’est un métier qui dévore, qui contamine tout. On appelle ça un «type bien».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités