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Oise : faute de personnel, un hôpital va fermer ses urgences la nuit pendant deux mois

Avec les départs en congés, les soignants ne sont plus assez nombreux pour assurer les urgences de nuit. Avec les départs en congés, les soignants ne sont plus assez nombreux pour assurer les urgences de nuit. [PASCAL PAVANI / AFP]

Du 31 juillet au 1er octobre, les urgences de l’hôpital de Senlis, dans l’Oise, seront fermées la nuit à cause du manque de personnel. Les patients seront accueillis pour les soins rapides en journée.

Dès samedi, pour une urgence entre 19h30 et 8h30 du matin, ou en cas d’accident grave en journée, les patients seront renvoyés vers l’hôpital de Creil, à une dizaine de kilomètres de là. Les urgences gynéco-obstétricales seront cependant toujours actives tous les jours et à n’importe quelle heure, selon les informations de France 3 Hauts-de-France.

En 2012, l’hôpital de Senlis et celui de Creil ont fusionné pour former le Groupe hospitalier public du Sud de l’Oise. Depuis ce rapprochement, de nombreux soignants constatent un déséquilibre entre les services des deux villes, notamment en termes d’effectifs, de nombre de médecins et de nombre de lits. Avec les congés, les soignants sont si peu nombreux à Senlis qu’ils ne pourront pas assurer les horaires de nuits et les grosses opérations, obligeant les urgences à fermer leurs portes en soirée ou à envoyer leurs patients ailleurs.

C’est une première pour ce service hospitalier. Pour la présidente du Comité de défense de l’hôpital de Senlis, Véronique Pruvost-Bitar, interrogée par France 3 «à moins que les 100.000 habitants du territoire soient partis en vacances, ça va être très difficile pour Creil d’assumer.»

Une fermeture totale pendant l'été ? 

Sur les réseaux sociaux, le collectif «Les blouses blanches des urgences de Creil» dénonce cette décision, et regrette le manque de médecins à Senlis, obligeant le service à se concentrer sur la petite traumatologie. Les soignants plaidaient plutôt pour une fermeture totale de l'hôpital. «Dans un tel contexte de crise, et sans justifier en aucune façon la politique qui nous a conduits à cette situation, la seule solution viable aurait été d’avouer la fermeture estivale du site de Senlis et de regrouper les forces restantes à Creil», a déclaré le collectif. «C’est la solution qui avait été majoritairement retenue par les soignants (…) Mais cette décision aurait exposé publiquement l’ampleur des difficultés», a-t-il ajouté. 

Une situation qui inquiète aussi la population. Un habitant du secteur a confié au Parisien : «c’est inquiétant, j’ai l’impression que c’est toute l’offre de soins du secteur qui se dégrade. C’est déjà compliqué d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, si en plus on ne peut compter sur l’hôpital, ça laisse craindre le pire.»

La perspective d’une augmentation de la tension hospitalière induite par la quatrième vague de la pandémie de Covid-19 et le variant Delta fait aussi grandir les inquiétudes des soignants. 

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