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Réchauffement climatique : vers une explosion des primes d’assurance habitation ?

Les inondations en juin ont provoqué d'importants dégâts notamment dans l'Est du pays comme ici à Fismes (Marne). [©FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Inondations, incendies… L’actualité est tristement riche en sinistres climatiques. Et d’après les experts, cela ne fera qu’empirer compte tenu du réchauffement de la planète. Une problématique prise très au sérieux par les assureurs. Ce sont eux qui prennent en charge les dégâts occasionnés par les catastrophes naturelles. Et l’addition peut vite grimper.

En juin dernier les intempéries qui ont frappé la France ont totalisé 550 millions d’euros, d’après le communiqué de la Fédération Française de l’Assurance (FFA). Au total, «162.000 déclarations de sinistres se répartissant entre dégâts causés aux habitations (66%), aux automobiles (26%) et aux biens professionnels et agricoles (8%)».

La même FFA s’inquiète du fait que le total annuel ne fait qu’augmenter depuis les années 1980. La moyenne s’évaluait alors à 1,2 milliard d’euros par an contre 3,6 milliards aujourd’hui, soit trois fois plus.

Un stress test climatique

Afin d’évaluer le coût à venir, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui dépend de la Banque de France, a mené pour la première fois un «stress test climatique» à horizon 2050 avec quinze groupes d’assureurs. Les conclusions de cette enquête, rendues publiques en mai, sont alarmantes notamment sur l’explosion à venir du coût de l’assurance habitation.

«Sur l’ensemble du territoire français, le changement climatique impliquerait une hausse de la sinistralité liée aux catastrophes naturelles de 2 à 5 fois pour les départements les plus touchés et les primes augmenteraient de 130 à 200 % sur 30 ans pour couvrir ces pertes», avance l’ACPR.

Cela représente tout de même 2,8 à 3,7% de hausse annuelle sur la période, bien au-delà de la croissance du PIB. Un problème social majeur est à craindre à moyen terme : compte tenu du coût élevé des primes d’assurances, les foyers en difficultés pourraient être tentés de renoncer à une telle assurance.

une explosion du montant des primes attendue

Par ailleurs, ce sombre scénario pose également la question du financement du régime de solidarité nationale en cas de catastrophe naturelle. Datant de 1982, il devra sans doute être revu par le législateur.

Enfin pour les assureurs, la prévention est le seul moyen d’éviter cette hausse spectaculaire des primes. « La solution réside dans la mise en œuvre effective de plans de prévention réalistes et ambitieux pour limiter l’impact des catastrophes et donc d’augmentation des primes (…) La prévention doit devenir une seconde nature » a déclaré au Parisien François Nédey, membre du comité exécutif d’Allianz France.

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