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L'ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry, figure de la droite antillaise, est morte

La «Dame de fer des Caraïbes» n'est plus. [MARTIN BUREAU / AFP]

La «Dame de fer des Caraïbes» n'est plus. Lucette Michaux-Chevry, femme politique guadeloupéenne et ancienne ministre de Jacques Chirac, est morte à l'âge de 92 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé jeudi sa fille Marie-Luce Penchard sur les réseaux sociaux.

«Ce soir (jeudi), à 19H48, entourée de ses proches, maman nous a quittés... j'ai mal... et notre chagrin est immense...», a-t-elle écrit sur sa page Facebook.

L'emblématique femme politique, très ancrée à droite, s'est éteinte après plusieurs mois de lutte contre un cancer de la gorge. Très respectée, parfois redoutée, elle a occupé tous les postes politiques : de maire à la fin des années 1980 jusqu'à ministre déléguée dans les années 1990, dans le gouvernement de Jacques Chirac dont elle était une amie fidèle.

Née le 5 mars 1929 à Saint-Claude (Basse-Terre), Lucette Michaux-Chevry, a, selon les mots de l'actuel ministre des Outre-mers, Sébastien Lecornu, été «investie pour donner à la Guadeloupe, et plus largement aux Outre-mers, une place de cœur et de choix dans notre République». Elle aura œuvré «pendant près de 50 ans au service des Guadeloupéennes et Guadeloupéens», a salué le ministre sur le réseau social Twitter.

La classe politique locale a unanimement souligné le caractère bien trempé de cette femme politique, omniprésente dans la vie politique de l'île pendant 60 ans. Le député de la Guadeloupe Olivier Serva a fait part de son «immense tristesse» après, a-t-il dit, le décès de la «grande Lucette Michaux-Chevry». «C'est à mon sens le plus grand 'Homme' politique que j'ai rencontré», a-t-il souligné.

Avocate de formation, Lucette Michaux-Chevry avait remporté sa première élection en 1959 en devenant conseillère municipale de sa ville Saint-Claude, alors que son fils avait à peine quelques jours. D'abord engagée au Parti socialiste, elle soutient en 1981 le candidat à la présidentielle Valéry Giscard d'Estaing, marquant ainsi le début de son engagement à droite.

Sa longue carrière reste aussi émaillée d'affaires de corruption entre autres démêlés judiciaires. Cultivant un pouvoir insulaire ne souffrant pas la contestation, elle sera confrontée à partir des années 1990 à plusieurs mises en examen, qui ne se concluront pas toutes par des condamnations. En 2019, Lucette Michaux-Chevry a toutefois été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour des délits environnementaux et de favoritisme en matière de transports publics.

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