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Crack à Paris : la situation explose, le Premier ministre donne son feu vert à l'ouverture de «salles d'accueil»

Rue Riquet, la situation s'est dégradée et la tension est palpable. Rue Riquet, la situation s'est dégradée et la tension est palpable. [© JOEL SAGET / AFP]

Le nord-est parisien est à bout de souffle mi-septembre, marqué par la difficile gestion de la prise en charge des toxicomanes. Et pour cause, ces derniers sont toujours présents en masse aux Jardins d’Eole (18e) et aux alentours, malgré l’évacuation réalisée en urgence fin juin.

Une «situation de grande tension» dénoncée par le maire du 19e, François Dagnaud, qui a réclamé ce mercredi 15 septembre «une opération urgente de mise à l’abri des personnes installées à Eole-Riquet». L’élu socialiste rappelle que la municipalité a proposé la création «de nouveaux sites de prise en charge» pour les consommateurs de crack, dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements.

Des solutions à trouver en urgence

«La prise en charge des personnes en errance est une nécessité de santé et de sécurité publiques, pour les sortir de la rue, soigner leur addiction et ramener la sérénité», s'est-il ainsi exprimé, souhaitant «consolider rapidement un projet médical et social global» et «alléger la pression sur les quartiers» avec «un réseau de sites» disséminés à Paris «sur un périmètre plus large».

A la Préfecture de police de Paris, la situation est également prise très au sérieux. «On s'alarme de la situation rue Riquet (18e) et on juge nécessaire et urgent d'évacuer les toxicomanes qui s'y rassemblent car la situation actuelle ne pourra pas tenir jusqu'à la mise en place de salles de prise en charge», communique l'institution, qui propose à nouveau de les déplacer place Auguste Baron (19e).

Et si les riverains de ces quartiers s’inquiètent de la possible ouverture de nouvelles salles de consommation à moindres risques (SCMR) – plus communément appelées «salles de shoot» –, la municipalité assure que rien n’est décidé, et que ces sites pourraient accueillir des salles d'accueil et de repos. Une proposition validée par le Premier ministre Jean Castex, qui a donné son feu vert à «la création de nouveaux lieux dédiés à l'accueil et au repos [...] sous réserve d’une offre et d’une localisation adaptées», mais s’oppose à celui prévu rue Pelleport, dans le 20e.

De fait, le chef du gouvernement annonce vouloir «offrir aux consommateurs des lieux de repos et un parcours de sevrage de qualité» et poursuivre le déploiement de «l'offre de soins» dans le cadre du plan crack signé en 2019 entre l'Etat et la Ville.

Un soutien de l'Etat particulièrement attendu par la municipalité parisienne, qui se félicite du feu vert du Premier ministre donné «au renforcement du réseau de prise en charge des consommateurs de crack par la création d'unités de prise en charge thérapeutique». «Une bonne nouvelle» selon elle que «l'approche globale défendue par la Ville [...] fasse enfin l'objet d'un consensus politique».

Où implanter ces nouveaux lieux ?

Et si les parties prenantes au projet se sont enfin mises d'accord sur le «quoi», reste encore à trouver «où ?». «Après un échange approfondi avec les services de l'Etat, la décision conjointe a été prise de ne pas en implanter sur le site de la rue Pelleport, dans le 20e», a souligné la municipalité parisienne, qui explique se «mettre en recherche d'autres sites pour la prise en charge des consommateurs, en lien étroit avec les services de l'Etat, les associations et les riverains».

Restent encore les deux sites dans le 10e, et ceux des 18e et 19e arrondissements. Interrogée récemment à ce sujet, la maire du 10e Alexandra Cordebard a expliqué que l'ouverture d'une nouvelle SCMR n'était pas prévue, ni même à l'étude dans son arrondissement «qui a en effet déjà pris sa part». Pour rappel, la seule et unique «salle de shoot» parisienne y est implantée depuis 2016.

Pour autant, l'élue socialiste ne dément la possibilité d'ouvrir, dans le 10e, un «lieu de repos», qui pourrait voir le jour dans le quartier Bonne Nouvelle «dans un espace repéré en sous-sol» et qui pourrait être «géré par l'association Charonne». Et de détailler : ce ne sera «ni un dortoir, ni une maison de vacances, mais un lieu d’accueil qui permet de fabriquer une sortie de la rue, et proposer une prise en charge sanitaire et sociale».

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