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Alimentation, gaz, carburants... Une hausse des prix qui inquiète

Les prix à la consommation ont augmenté en raison de l'inflation croissante. Les prix à la consommation ont augmenté en raison de l'inflation croissante. [MYCHELE DANIAU / AFP]

De la station-service au supermarché, les factures ont enflé ces derniers mois, ce qui ne pousse pas à l’optimisme.

Carburant, gaz, produits frais, vêtements… En un an, les prix à la consommation ont connu une augmentation globale de 1,9 %, selon les dernières statistiques de l’Insee. Du jamais vu, en tout cas ces dernières années. L’inflation s’est considérablement accélérée cet été, obligeant les autorités à revaloriser le Smic de 2 % en cours d’année, ce qui n’était pas arrivé depuis 2011. Cette hausse générale des prix devrait porter un coup important au porte-monnaie des Français puisqu’elle va concerner leurs principaux postes de dépenses, où il est difficile de se serrer la ceinture.

Les plus précaires menacés

Dans le détail, ce sont principalement les prix de l’énergie qui ont explosé : +12,7 % entre août 2020 et août 2021. Le gaz a par exemple augmenté de 31,2 % sur un an. En moyenne, le gazole coûte aujourd’hui 1,44 euro le litre (contre 1,17 en mai 2020), et 1,56 euro pour le SP95 – E10 (contre 1,22). Dans certaines stations essence, encore très rares certes, le prix a même déjà dépassé la barre fatidique des 2 euros.

«Ces augmentations de prix sont liées au rebond de l’activité après la crise sanitaire. Certains secteurs connaissent une demande inhabituelle, et comme la crise a duré longtemps, les producteurs ont réduit leur capacité de production et freiné les investissements. C’est typiquement le cas du pétrole», explique Xavier Timbeau, économiste et directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

Dans le secteur alimentaire, ce sont les légumes frais qui trinquent : +11,3 % en un an, ainsi que le poisson (+5,5 %). Des augmentations de prix en lien avec les intempéries au niveau mondial, qui ont affecté les récoltes. C’est le cas du blé dur, dont la pénurie au Canada va faire augmenter le prix des pâtes dans les supermarchés français. Selon l’expert, ce surcoût lié à la consommation n’est, pour le moment, «pas scandaleux», mais l’accélération de l’inflation dans les prochains mois pourrait devenir inquiétante.

Surtout, «pour les ménages les plus précaires, cela peut peser très lourd sur leur budget». Quand on sait que l’énergie et l’alimentation font partie des principaux postes de dépenses des ménages les plus modestes, ces hausses risquent d’avoir des effets immédiats.

Le gouvernement à l’affût

Pour tenter de limiter les conséquences de l’inflation sur le quotidien des Français, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d’une «aide sociale exceptionnelle de 100 euros supplémentaires» à destination des 5,8 millions de ménages qui touchent déjà le chèque énergie.

Un jeu d’équilibriste pour le gouvernement qui, à sept mois de l’élection présidentielle, ne souhaite pas faire de faux pas, car le carburant avait notamment été le déclencheur de la crise sociale des gilets jaunes en 2018. L’exécutif devrait cependant continuer à proposer des mesures ponctuelles d’amortissement, ne souhaitant pas légiférer sur les prix à la pompe, ni augmenter le salaire minimum, ce que réclament les syndicats.

Xavier Timbeau se veut toutefois rassurant : «La hausse des prix du pétrole est plutôt temporaire», explique-t-il, assurant que «le marché pourra se calmer» dans un délai de quelques trimestres, voire une année. Celle engendrée par les changements climatiques, en revanche, pourrait être «plus durable», avec des conséquences encore à évaluer.

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