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Grève ce jeudi dans l'Education nationale : la colère dans les écoles

A sept mois de la présidentielle, l’exécutif ne devrait pas faire la sourde oreille face à cette colère qui monte. [STR / AFP].

Trois semaines après une rentrée effectuée sous protocole sanitaire, la gronde des professeurs va se matérialiser ce jeudi, avec un appel à la grève du corps enseignant.

Quatre des syndicats de l’Education nationale (FSU-FO-Sud-CGT Educ’Action) dénoncent une rentrée marquée par une «absence d’anticipation» du gouvernement qui mène, selon eux, une politique «à rebours des besoins du service public».

A sept mois de la présidentielle, l’exécutif ne devrait pas faire la sourde oreille face à cette colère qui monte, d’autant plus que cet électorat, également dragué par les autres partis, avait largement voté en faveur d'Emmanuel macron en 2017.

Des attentes à plusieurs niveaux

Trois revendications figurent au cœur des souhaits émis par les syndicats. Tout d’abord, la création de postes, au niveau des enseignants mais également dans le personnel de l’Education nationale dans son ensemble. Ensuite, une revalorisation des salaires, actuellement inférieurs à la moyenne européenne. Enfin, l’amélioration des conditions de travail qui sont jugées de plus en plus difficiles et effectuées en sous-effectif.

«Notre Ecole ne peut fonctionner sans moyens supplémentaires et sans personnels revalorisés et reconnus dans leurs expertises professionnelles», a notamment affirmé l’intersyndicale dans son communiqué. Fin août, pour anticiper cette gronde, Jean-Michel Blanquer avait annoncé, en même temps que la mise en place du protocole sanitaire, une augmentation des salaires des enseignants qui pourrait atteindre jusqu’à 57 euros nets par mois en 2022.

Le ministre de l’Education nationale avait alors fait miroiter un salaire minimum de 2.000 euros nets mensuels pour chaque enseignant débutant, à l’horizon 2024. Une promesse encore bien loin du compte pour les syndicats qui comparent cette grille avec celles des pays voisins de l’OCDE, où la France se situe à la neuvième place seulement. Les rémunérations des enseignants Outre-Rhin, qui peuvent presque atteindre le double de leurs homologues français, attisent des convoitises et font grincer les dents comme des ongles sur un tableau noir.

Un corps enseignant à séduire

Le gouvernement se doit d’être attentif à cet électorat, traditionnellement marqué à gauche mais qui avait en grande partie choisi Emmanuel Macron, alors candidat de la République en Marche, en 2017 : 38% lors du premier tour. De plus, l’Education est le cheval de bataille de certains autres concurrents, Anne Hidalgo en tête. La maire de Paris, qui a lancé sa campagne début septembre, a promis un salaire doublé pour les enseignants à l’issue des cinq années de son mandat si elle est élue.

Une mesure qui séduit bien sûr les concernés, qui se demandent tout de même comment la socialiste pourrait appliquer une telle hausse. Une question à laquelle s’est empressée de répondre le gouvernement. L’actuel ministre de l’Education a chiffré une telle proposition à «150 milliards (d’euros) à la fin du quinquennat» et l’a qualifiée de démagogique. Mais si cette promesse semble impossible à respecter, il lui faudra sûrement en trouver d’autres, suffisamment séduisantes pour calmer la colère qui monte dans les classes, et éviter qu’elle ne se traduise de manière chiffrée dans les urnes. 

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