En direct
A suivre

Notre-Dame de Paris : les 4 lauréats choisis pour repenser les abords de la cathédrale ont été dévoilés

L'équipe lauréate sera désignée à l'été 2022. L'équipe lauréate sera désignée à l'été 2022.[© BERTRAND GUAY / AFP]

C'est une nouvelle étape franchie, non pas vers la reconstruction de Notre-Dame de Paris, mais vers le réaménagement de ses abords. Ce lundi 27 septembre, les 4 lauréats choisis pour repenser tout le quartier entourant la cathédrale ont été dévoilés par la municipalité parisienne.

«Avant l'incendie, nous étions tous insatisfaits de cet accueil [...] qui n'était pas du tout au niveau», témoigne Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, au sujet des abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris. D'après ses dires, ils nécessitaient déjà d'être repensés avant même que le monument ne soit ravagé par les flammes dans la nuit du 15 au 16 avril 2019.

pour «Une intervention sobre et délicate»

Et selon l'édile parisienne, ce «monument exceptionnel» qui voit passer «entre 12 et 20 millions de visiteurs par an [avant Covid, ndlr]», doit avant tout être repensé pour proposer un «accueil digne». «Comment ?», questionne-t-elle : «en apaisant les circulations, en fluidifiant les parcours et en créant des lieux d’accueil chaleureux». 

«Je veux être très claire, je serai attachée à l’extrême délicatesse de cette intervention», avance celle qui est désormais candidate à l'élection présidentielle. Anne Hidalgo réclame ainsi «une intervention sobre et délicate sur le plan architectural, mais percutante sur le plan paysager et responsable sur le plan environnemental».

Un projet ambitieux qui est loin de ne tenir compte que du seul parvis occidental de Notre-Dame de Paris, puisqu'il comprend également le réaménagement de tous les abords de la cathédrale, soit un périmètre de 4 hectares comprenant la crypte archéologique, les squares Jean XXII et de l'Île de France jusqu'à la point de l'Île de la Cité, les quais de Seine haut et bas, les rues du Cloitre-Notre-Dame et de la Cité, ainsi que le quai de l'Archevêché.

4 équipes de spécialistes

Dans cette optique, 4 groupements – sur les 39 qui ont candidaté au concours international d'architecture lancé par la municipalité parisienne – ont été retenus. Ils sont composés de professionnels de renom, spécialistes de l'architecture mais aussi de l'urbanisme, de l'art paysager, de la gestion de l'accueil du public ou encore du patrimoine.

Parmi eux, l'équipe menée par le paysagiste Michel Desvignes, avec les agences Grafton Architectes (deux architectes Irlandaises, Pritzker 2020) et h2o, ainsi que l'urbaniste Urban Eco et l'équipe menée par l'agence d'architecture d'Aymeric Antoine et Pierre Dufour (architecte en chef des Monuments historiques), avec le paysagiste Ateliers jours et l'urbaniste Auxilia.

Mais aussi l'équipe menée par l'urbaniste-paysagiste Jacqueline Osty & associés (grand prix de l'urbanisme 2020), avec l'architecte Bernard Desmoulin et l'agence Orma Archittettura, architectes du patrimoine et enfin, l'équipe menée par le paysagiste bureau Bas Smets, avec l'agence d'architecte - urbaniste GRAU, et pour le volet patrimoine, l'agence d'architecture Neufville-Gayet.

LE lauréat annoncé à l'été 2022

Ils vont devoir maintenant plancher, comme l'explique Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, d'abord tous ensemble «dans le cadre d'un dialogue compétitif à deux tours, avant que le lauréat ne soit annoncé à l'été 2022». La municipalité entend ainsi bien participer de A à Z à l'élaboration du projet qui sera finalement choisi.

Car s'il est question d'un site exceptionnel, il est tout à fait hors de question d'imaginer un «geste fort architectural», rappelle Anne Hidalgo, puisque le «geste symbolique qui nous unit» existe déjà et «c’est Notre-Dame». Pour la maire de Paris, «il ne s’agit donc pas de refaire de l’architecture», mais il s’agit «d’inventer et de travailler autour de cet espace pour en faciliter la vue, la compréhension et l’accès [...] pour faire en sorte que la cathédrale soit encore plus magnifiée».

Et le cahier des charges s'annonce pointilleux, tant l'Etat, le diocèse et la Ville de Paris vont être attachés à ce que le projet retenu réponde à des critères spécifiques et précis, d'ordre architectural, urbanistique mais également sécuritaire. Il devra notamment offrir aux visiteurs bagagerie, toilettes ainsi qu'un centre d'informations, à la demande de la municipalité.

A tel point qu'Anne Hidalgo parle d'«un nouvel écrin» pour Notre-Dame de Paris. Une expression reprise par Mgr Patrick Chauvet, le recteur de la cathédrale, qui a comparé le monument à un «bijou» qui «a besoin d’un écrin qui ne concerne pas seulement le parvis mais aussi ses abords jusqu'à la Seine». Ce dernier a néanmoins assuré «ne pas vouloir que tout le lieu soit bunkerisé», espérant que «l'église-mère du diocèse soit ouverte et accueillante».

Financé à hauteur de 50 millions d'euros par la Ville de Paris, le réaménagement démarrera après les Jeux olympiques de Paris 2024, a annoncé Emmanuel Grégoire, sans préciser la durée des travaux. Si les offices religieux reprendront bien en 2024, comme l'a promis le général Jean-Louis Georgelin – chargé de superviser la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris –, il faudra encore attendre plusieurs années avant de voir revivre le quartier dans son entier.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités