En direct
A suivre

Présidentielle, Marine Le Pen, économie... Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Eric Zemmour dans «Punchline»

Le polémiste et écrivain Eric Zemmour était l'invité de Laurence Ferrari dans «Punchline» sur CNEWS ce mercredi 6 octobre au soir. Un entretien à revoir sur CNEWS.fr.

Crédité de 17% des intentions de vote dans un dernier sondage Harris Interactive pour Challenges, Eric Zemmour, pour la première fois virtuellement qualifié pour le second tour face à Emmanuel Macron, a naturellement donné son point de vue sur les différentes enquêtes qui s'enchaînent ces derniers jours.

Mais l'auteur de «La France n'a pas dit son dernier mot» (Ed. Rubempré), pressenti pour se lancer dans la course à la présidentielle mais à ce jour non déclaré, a aussi abordé au cours de cet entretien plusieurs autres thèmes, faisant de telle manière part d'une vision pour le pays. Voici, ci-dessous, ce qu'il faut retenir.

«Ces sondages m'encouragent»

«Ces sondages (favorables) traduisent le fond de mes idées et de mes discours», a salué Eric Zemmour, qui s'est dit heureux d’avoir «imposé» le thème de l’immigration dans la campagne présidentielle. «Tous les candidats me courent après. Valérie Pécresse ne parle que d’immigration alors qu’elle n’en a pas parlé pendant toute sa carrière», a ajouté le polémiste.

Porté par une dynamique sans précédent, Eric Zemmour a dit ne voir pourtant «aucun intérêt» à déclarer sa candidature maintenant. «Il faut choisir le bon moment, être sûr de ma décision et que tout soit prêt» en termes de «financement» et de «parrainages». «Mais ces sondages m’encouragent plutôt», a-t-il reconnu.

«Le sujet, c'est le destin de la France»

Interrogé sur l’absence de propositions concrètes, Eric Zemmour a estimé que «ce n’est pas le niveau de l’élection présidentielle» ajoutant que «le sujet, selon lui, c’est le destin de la France». S’il convient que le pouvoir d’achat est un sujet «important pour les gens», l'écrivain place néanmoins au centre de son discours le grand remplacement, à savoir «une civilisation islamique qui remplace un peuple issu d’une civilisation chrétienne et qui (de ce fait) tiers-mondise le pays».

«lé RPR c'est moi»

«Mes soutiens se répartissent équitablement entre l’électorat de Marine Le Pen et de François Fillon en 2017, s’est félicité Eric Zemmour. Je suis le seul à faire la jonction entre la bourgeoisie patriote et les classes populaires. Il faut rassembler ces électorats comme l’a fait le RPR. Le RPR c’est moi», a-t-il asséné.

«LR VA mourir de ces politicailleries»

Sur le plateau de Laurence Ferrari, Eric Zemmour a par ailleurs particulièrement attaqué Michel Barnier, «la nouvelle idole» des Républicains. «Il découvre aujourd’hui que la Cour de justice européenne et la Cour européenne des droits de l’homme nous empêchent d’avoir la main sur l’immigration. Tout ce qu’il dit aujourd’hui est le contraire de ce qu’il a été toute sa vie», a tancé le polémiste, qualifiant le candidat de la droite d’«européiste» et de «fédéraliste furieux». «Je trouve bizarre que des gens qui sont d’accord avec moi soutiennent Barnier. LR va mourir de ces politicailleries», a-t-il conclu.

«Marine Le Pen ne peut pas gagner»

Concernant Marine Le Pen, elle ne peut, selon lui, «pas gagner» car «elle a fait les mauvais choix stratégiques». Interrogé sur une éventuelle alliance avec le Rassemblement national, Eric Zemmour a en outre estimé que le « barrage au FN est une bêtise». «Je prends tous les soutiens», a-t-il ajouté, citant notamment celui, affiché, de Jean-Marie Le Pen.

Des dépenses de solidarité nationale restreintes «aux seuls Français»

Au chapitre économique, Eric Zemmour a constaté le «déclin économique» français, à commencer par la «désindustrialisation». «Le choix français des services au détriment de l’industrie» ou encore «la rentrée de la Chine dans l’OMC» ont, selon lui, contribué à «appauvrir» la France.

Si nos grands groupes «délocalisent» et nos PME «meurent», c’est, selon Eric Zemmour, «à cause de nos normes et de nos charges». Le polémiste a proposé de «restreindre les dépenses de solidarité nationales (RSA, allocations familiales) aux seuls Français pour alléger le poids de la dépense sociale» qui est «énorme». Au sujet des retraites, Eric Zemmour s’est déclaré contre la réforme à points, «compliquée et injuste», et pour «passer l’âge de la retraite à 64 ans». «On est le pays d’Europe où l’on travaille le moins», a-t-il assuré, proposant de mettre en place un système de bonus-malus pour «dissuader les patrons de mettre des gens à la retraite» trop tôt. Rendant hommage à Nicolas Sarkozy sur ce thème, Eric Zemmour a considéré que «travailler plus pour gagner plus est un magnifique slogan ».

Un «affrontement de civilisation» avec Emmanuel Macron

Virtuellement au second tour face à Emmanuel Macron, Eric Zemmour a évoqué un «affrontement de civilisation». «Nous n’avons pas la même vision de la France. Emmanuel Macron est l’homme de la mondialisation heureuse, celui qui pense que l’immigration ne pose que des problèmes d‘ajustement, qui pense qu’il n’y a pas de culture française et qu’il faut déconstruire son histoire», a-t-il listé.

En déplacement en Slovénie ce mercredi, Emmanuel Macron est en quête d’une autonomie stratégique européenne. «Une chimère» pour Eric Zemmour, qui estime que les Français «sont les seuls à la vouloir». Le reste des pays, au premier rang desquels l’Allemagne, souhaitant se placer sous la protection des Etats-Unis.

L’écrivain a cependant salué les propos d’Emmanuel Macron (rapportés par Le Monde) posant la question de l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française. «Il a raison. C’est une colonie depuis toujours.» Selon Eric Zemmour, le gouvernement issu du FLN ne parle «que de la colonisation française» et oublie «les hôpitaux et les routes» construits pendant cette période. «Emmanuel Macron n’a que ce qu’il mérite. C’est l’apôtre du en même temps», a-t-il affirmé, rappelant qu’Emmanuel Macron avait qualifié de «crime contre l’humanité» la colonisation française en 2017.

«Je veux une France Française»

Sur le sujet de l'immigration, le polémiste s’est défendu d’avoir une vision «rétrécie» de la France, tout en affirmant vouloir «stopper les flux migratoires venant d’une civilisation trop éloignée de la nôtre». «Je veux une France française», a-t-il résumé, refusant de «dissoudre la France dans l’Europe et dans l’Afrique» comme le ferait d'après lui Emmanuel Macron.

«Les étrangers inactifs n’ont rien à faire ici», a encore déclaré Eric Zemmour, proposant de «limiter à zéro l’immigration régulière» et d’«expulser tous les clandestins». «On prendra des étudiants au goutte à goutte», a-t-il précisé, mais pas «des étudiants africains et maghrébins qui sont là pour toucher leur bourse».

«L'enfant a besoin d'un père et d'une mère»

Interrogé enfin sur la circulaire de l’Éducation nationale invitant à mieux prendre en compte l’intégration des enfants transgenres à l’école, Eric Zemmour a dit ne pas connaître «ce jargon». «Je ne connais que les filles et les garçons», a-t-il dit, parlant de cette circulaire comme d'une «abomination». 

Eric Zemmour a particulièrement visé Jean-Michel Blanquer qui s’est d'après lui «soumis aux injonctions des militants LGBT». Le potentiel candidat s’est également déclaré une nouvelle fois être contre le mariage pour tous et contre «la PMA sans père». «L’enfant a besoin d’un père et d’une mère. Il peut arriver qu’il n’en est pas mais c’est un accident. C’est criminel d’avoir instauré ça», a-t-il martelé. Le polémiste s’est aussi dit contre l’«euthanasie» sans pour autant souhaiter «l’acharnement thérapeutique».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités