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Présidentielle 2022 : à six mois du scrutin, tout peut encore arriver

Le premier tour de la présidentielle a lieu le 10 avril 2022. [PATRICK KOVARIK / AFP]

Candidats qui ne décollent pas dans l’opinion, personnalités non déclarées qui jouent les trouble-fête… A six mois jour pour jour de l’élection présidentielle, rarement l’issue d’un scrutin aura semblé aussi ouverte.

Même le duel au second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, que tous les observateurs prédisaient, ne semble plus aussi inéluctable. Une situation confuse qui préfigure une campagne de tous les possibles, qui risque de durer jusqu’au 10 avril prochain, date du premier tour.

Des partis en plein doute

De chaque côté de l’échiquier politique, le flou règne. A gauche, après une réunion sans lendemain en avril, Insoumis, écologistes et socialistes semblent avoir enterré tout projet de candidature commune. Jean-Luc Mélenchon (crédité aux alentours de 11 % d’intentions de vote, selon un sondage Harris interactive pour Challenges), Yannick Jadot (6 %) et Anne Hidalgo (6 %) avancent en ordre dispersé, et ne pèsent pas lourd dans la balance.

A droite, l’heure n’est pas non plus au rassemblement, puisque le nom du candidat des Républicains ne sera connu que le 4 décembre. Les adhérents auront le choix entre Valérie Pécresse, Michel Barnier, Philippe Juvin et Eric Ciotti. Ou de l’auto-déclaré Xavier Bertrand, qui réunit pour le moment 13 % des intentions de vote, et espère encore que ses concurrents finissent par se ranger derrière lui.

Si personne ne s’impose comme une évidence, c’est notamment à cause d’un manque cruel de figures charismatiques. «On est face à des candidats qui n’ont pas un passé politique aussi important que ceux de 2017. Au mieux, ce sont d’anciens ministres», relève Bruno Jeanbart, vice-président de l’institut de sondage OpinionWay.

Une faille dans laquelle s’engouffre Eric Zemmour, débutant en politique mais qui s’affirme comme la grande surprise de ce début de campagne, sans être officiellement candidat. Le polémiste est crédité de 17 % et se place virtuellement au second tour. Il pourrait ainsi remplacer Marine Le Pen (15 %) comme challenger d’Emmanuel Macron. Le président, dont la candidature ne fait guère de doute, est quant à lui installé à 24 % et semble être le seul, actuellement, en position d’accéder au second tour.

Une campagne encore longue

Mais en six mois, beaucoup de choses peuvent encore arriver. Il suffit de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour réussir à s’en convaincre. En octobre 2016, Alain Juppé était par exemple le grand favori des sondages pour la présidentielle… D’ici à avril prochain, des coalitions peuvent se nouer ou des candidats se retirer, plus ou moins volontairement. L’exemple de François Fillon, il y a un peu plus de cinq ans, a montré que personne n’est à l’abri d’une avarie.

«Le monde moderne, avec les réseaux sociaux, est plus propice qu’avant à l’irruption d’événements ou de polémiques qui viendraient perturber le cours de campagne», souligne Bruno Jeanbart. «On a vu des favoris à l’automne se retrouver en difficulté au printemps. Historiquement, l’élection se joue plutôt entre la mi-janvier et la fin février», ajoute le politologue.

Enfin, l’opinion publique a elle aussi le temps de changer. Si l’immigration est l’une des principales préoccupations des Français en ce moment, d’autres, comme le pouvoir d’achat, pourraient dominer à leur tour le débat et changer une nouvelle fois la donne.

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