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L'édito de Paul Sugy : «L'Eglise est-elle au-dessus des lois ?»

Dans son édito du 11 octobre Paul Sugy, journaliste au Figaro, revient sur la rencontre prévue mardi entre Gérald Darmanin rencontrera demain Mgr de Moulins Beaufort pour lui demander de s’expliquer sur ses propos au sujet du secret de la confession. Le président des évêques de France avait déclaré sur ce sujet que la loi de Dieu était « plus forte que celle de la République ».

En l’occurrence, l’expression était mal choisie et Moulins-Beaufort a regretté de l’avoir employée, car précisément les lois de la République reconnaissent et protègent le secret de la confession. Assimilé au secret professionnel depuis un arrêt de la cour de cassation en 1810, quelques exceptions qui viennent préciser le droit, le prêtre n’a pas le droit de la trahir. Il est en revanche libre de s’en délier s’il le souhaite.

Pourquoi est-ce que l’Église tient tant au secret de la confession ?

Parce que sans cela, plus personne n’irait se confesser, pardi ! Mais plus sérieusement, et pour reprendre cette question des abus sexuels, le propre de l’Église c’est qu’elle a abrité les bourreaux mais qu’elle est aussi le refuge des victimes. La confidence faite à un prêtre est parfois le seul moyen de libérer la parole. Et puis plus généralement, le secret est au-dessus des lois : il n’est d’ailleurs pas rassurant que l’État s’en mêle de trop près…

Après cette polémique, certains ont dénoncé un « séparatisme » catholique, est-ce que c’est une tentation dans l’Église ?

C’est une comparaison malhonnête qui ne tient pas la route un seul instant. L’Église respecte la liberté de conscience et la liberté religieuse, elle est même en pointe sur le sujet. L’Église est là depuis 2000 ans, elle précède l’État actuel de 18 siècles et il est probable qu’elle lui survive ; elle a vu passer les rois, les empereurs et les parlements, s’est fâché avec certains, acoquiné avec d’autres, mais au fond elle redit constamment la même chose depuis Jésus-Christ : il faut rendre à César ce qui est à lui et à Dieu ce qui appartient à Dieu.

Les lois de la République doivent en retour respecter la liberté de conscience des croyants. Ce qui est globalement le cas sauf sur certains sujets aujourd’hui (comme pour le délit d’entrave à l’IVG).

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