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L'édito de Florian Tardif : «Eric Zemmour, un phénomène médiatique ?»

Ce mardi, notre journaliste Florian Tardif consacre son édito politique à Eric Zemmour, crédité d'une dynamique favorable dans les derniers sondages concernant les projections du premier tour de la prochaine élection présidentielle, mais pour laquelle il ne s'est toujours pas déclaré candidat.

C’est le procès en ce moment que l’on fait aux médias.  La machine médiatique joue-t-elle les docteurs Frankenstein ?  A-t-elle créé un monstre qu’elle ne contrôle plus ?  

Les médias n’ont jamais créé de candidat, les médias n’agissent qu’en tant que loupe grossissante. Eric Zemmour n’est pas une création artificielle des médias, cependant le candidat putatif, ancien journaliste on le rappelle, connait précisément le fonctionnement de la machine médiatique et l’utilise à son avantage aujourd’hui afin de maintenir l’appétit des médias. Je m’explique :  conserver le suspense autour de l’annonce de sa candidature à la présidentielle de 2022 lui permet de créer de l’attente, de l’intérêt.

Ainsi, Eric Zemmour est invité sur tous les plateaux, chaque journaliste espérant décrocher le scoop d’une déclaration de candidature, en vain.

Le candidat putatif sait que le soufflet peut retomber à cet instant, il n’a donc aucun intérêt à le faire, il le dit ouvertement d’ailleurs. Dicter son agenda médiatique, lui permet de conserver le contrôle, de ne pas se faire broyer par la machine médiatique et dans le même temps d’imposer ces thèmes à ces concurrents.  

C’est ce qu’on appelle : «faire la météo», c’est une stratégie politique connue, orchestrée dans les années 1990 par Alastair Campbell, conseiller de Tony Blair, pour lui permettre d’accéder au 10 Downing Street. L’idée est de créer l’actualité en imposant des thèmes dans un terrain délimité que l’on a préalablement identifié.  Ainsi, lors d’une campagne présidentielle, comme celle que nous sommes en train de vivre, on joue à domicile.  

C’est la stratégie d’Eric Zemmour aujourd’hui, il a réussi en quelques semaines à imposer ses thèmes à ses concurrents. L’exemple le plus frappant est la proposition formulée par le candidat putatif d’obliger les citoyens à donner des prénoms français à leurs enfants.  

Pas un de ces adversaires potentiels ne s’est abstenu de commenter cette proposition choc.  

Stratégie qui permet à Éric Zemmour de continuer à occuper l’espace médiatique. Emmanuel Macron l’a bien compris si bien que lors de dernier conseil des ministres il aurait déclaré au gouvernement : «Il ne faut pas se laisser emporter dans le commentaire permanent». Commentaires qui servent le ca disant putatif, le président de la République le sait puisque cela apporte de l’eau à son moulin. Vous l’avez compris la mécanique est bien huilée et permet à EZ de phagocyter progressivement ses adversaires. Reste à savoir si cette mécanique sera aussi efficace lorsqu’il sera officiellement candidat. Réponse avant le 15 novembre, c’est ce qu’a confié ce week-end son entourage.

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