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Crack : les élus devant Matignon, statu quo entre l'Etat et la Mairie de Paris

Si la nécessaire prise en charge des toxicomanes est devenue une évidence pour tous, la situation stagne à Paris. Si la nécessaire prise en charge des toxicomanes est devenue une évidence pour tous, la situation stagne à Paris. [© Thomas COEX / AFP]

Alors que les élus de Seine-Saint-Denis ont prévu de manifester ce mercredi 13 octobre place Vauban (7e), non loin de l'Hôtel Matignon pour dénoncer le déplacement des toxicomanes porte de la Villette, la maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo et le préfet de police Didier Lallement se sont à nouveau renvoyés la balle sur le sujet au Conseil de Paris.

«Je trouve ce déplacement absolument scandaleux», a fait savoir la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, ce mercredi 13 octobre, faisant référence à l'évacuation le 24 septembre dernier des toxicomanes depuis les Jardins d'Eole (18e) au square de la Porte de la Villette (19e) et déplorant que ce déplacement de population soit «la seule réponse des pouvoirs publics». 

LA balle dans le camp de l'Etat ?

Et si l'édile parisienne s'est réjouie «que le gouvernement ait tranché» en faveur de l'ouverture de nouveaux centres de prise en charge des toxicomanes en grande déshérence, elle a néanmoins assuré que c'était désormais «à l'Etat de faire des propositions» au sujet d'une «question qui relève plutôt des compétences du ministre de l'Intérieur [Gérald Darmanin, ndlr]». «Il faut mettre les bouchées doubles», a-t-elle conclu.

En face d'elle, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a répondu que «l'Etat n'avait pas reçu de propositions» et a considéré que «la lutte contre le crack [était] tout à fait à niveau» à Paris, énumérant les interpellations et se félicitant de la fermeture de «11 cuisines» où sont fabriqués les boulettes de crack. Et si, selon lui, cette lutte contre le crack «pourrait être supérieure», elle ne peut être «seulement policière», mais «avant tout médicale et sociale».

La situation actuelle square de la porte de la Villette «ne peut être une situation pérenne [...] sans autre présence que la présence policière», ajoute Didier Lallement, qui appelle «à trouver d'autres solutions» et s'est dit «prêt à les regarder et à les envisager». «Pour le moment, nous n'avons pas de réponse [de l'Etat] sur la question sanitaire», a de fait rappelé Anne Souyris, l'adjointe parisienne chargée de la santé publique.

les élus du 93 devant matignon

En attendant l'ouverture de ces centres d'accueil et la prise en charge pérenne des toxicomanes à Paris, les riverains de la place Auguste Baron, du square de la Villette et les habitants de Pantin et d'Aubervilliers (93) continuent de manifester leur colère. Ce mercredi, la maire (UDI) d'Aubervilliers Karine Franclet et le maire (PS) de Pantin Bertrand Kern ont appelé à une nouvelle mobilisation non pas à la Villette, mais à quelques encablures de Matignon.

Ensemble, ils dénoncent l'ancrage des toxicomanes sur un site qui n'était censé n'être qu'une «solution provisoire» selon la préfecture de police de Paris. «Les installations semblent de plus en plus pérennes, le lieu étant repéré comme un point de vente. Pendant ce temps, les personnes dépendantes au crack vont et viennent dans les rues aux alentours [...] vandalisant des entrées d'immeubles, des caves, des vitres de voitures...», témoignent-ils.

Et «puisque les mobilisations dans le 19e, à Aubervilliers et à Pantin ne sont pas entendues, nous avons décidé de nous rapprocher pour être entendu», ont conjointement prévenu ces deux élus, qui ont donc prévu de se retrouver place Vauban ce mercredi, à 18h30. Là, ils réitéreront leur demande d'être reçus par le Premier ministre Jean Castex lancée il y a deux semaines déjà, qui n'avait jamais reçu de réponse.

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