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Présidentielle : 81% des catholiques placent la sécurité comme thème prioritaire

Si l'enjeu sécuritaire est important pour les croyants, cette enquête Ifop souligne néanmoins que la première priorité des catholiques reste la santé. [PASCAL PAVANI, AFP]

Selon un sondage Ifop, réalisé pour l’hebdomadaire chrétien Le Pèlerin, 81% des catholiques estiment que la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont des thèmes prioritaires pour la campagne présidentielle de 2022. Ils placent ces thématiques loin devant les questions bioéthiques.

A titre de comparaison, la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont considérés comme prioritaires par 73% de l'ensemble des Français.

Cette enquête Ifop, réalisée sur un échantillon de 1.012 personnes représentatif de l'ensemble de la population, souligne néanmoins que la première priorité des catholiques reste la santé. En effet, 82% des croyants estiment qu'il s'agit d'un thème prioritaire. Une proportion du reste similaire pour l'ensemble des Français. (83%)

Viennent ensuite la lutte contre la délinquance (prioritaire pour 75% des catholiques, contre 68% de la population générale), l'Education (72% contre 73%), les salaires et le pouvoir d'achat (65% contre 60%) et la lutte contre l'immigration clandestine (63% contre 54% des Français).

Les sujets bioéthiques loin derrière 

Autre enseignement, concernant les questions bioéthiques, comme la GPA ou l'euthanasie, seuls 25% des sondés estiment essentiels de les mettre sur le devant de la scène politique. Sur Europe 1, Samuel Liévin, directeur de la Rédaction du Pèlerin s'est expliqué sur ce choix. Pour lui, il y a d'abord «un facteur d'âge qui joue, plus on est âgé plus on sera sensible aux questions régaliennes. Mais il ne faut pas non plus négliger l'attentat contre le père Hamel en 2016 et puis l'attentat dans la basilique de Nice.»

Des scènes qui, dit-il, ont pu «marquer les catholiques les plus pratiquants, parce qu'ils ont commencé à se familiariser avec la présence militaire sur le parvis des églises lors des grandes fêtes religieuses», poursuit Samuel Liévin. Ce qu’il faut également retenir de ce sondage, selon lui, c’est que les répondants sont seulement 23% à assurer que leur foi religieuse ne va pas influencer leur vote. La foi va d'ailleurs peser dans le vote davantage chez les jeunes comparé à leurs aînés : 44% des 18-24 ans, 31% des 25-34 ans, 22% des 35-49 ans, et seulement 19% des plus de 65 ans.

En outre, selon les analystes, il ne faut pas non plus surestimer ces chiffres, car la France se situe à présent dans une époque où moins de 5% de la population va à l'église. Les catholiques semblent être devenus «ultraminoritaires», décrypte ainsi Jérôme Fourquet, directeur du département d'entreprise à l'Ifop. Dans les colonnes du Pèlerin, il explique : «La conscience ultraminoritaire s'est forgée au feu de la bataille perdue contre le mariage pour tous en 2013. Plus récemment il y a eu le débat sur la PMA et, là encore, la loi est passée. Ces deux échecs ont inspiré du dépit à beaucoup de catholiques.»

Des catholiques ancrés a droite

Pour Samuel Liévin, l'électorat catholique va enfin voter majoritairement à droite. «C'est aussi une constante», glisse-t-il. «On sait par ailleurs le rôle que l'électorat catholique avait joué dans la phase de montée en puissance de François Fillon à la fin de l'année 2016.» Mais ici, le scénario est plus complexe, concède-t-il. «Entre une droite qui n'a toujours pas désigné de candidat et Eric Zemmour qui attire l'attention», toute la question est que savoir «comment cet électorat va se 'reventiler'». L'issue sera dans tous les cas connue dans six mois, les 10 et 14 avril 2022, à l'occasion des deux tours de la présidentielle.

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