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La France a déployé un satellite militaire dernière génération

La mission pour déployer le satellite militaire s'est achevée 38 minutes et 41 secondes après le tir d'Ariane 5. [Handout / EUROPEAN SPACE AGENCY / AFP]

La France a placé ce samedi en orbite un satellite de communication militaire présenté comme un bijou de technologie et un pilier de sa souveraineté.

La fusée Ariane 5 a décollé de Kourou, en Guyane, en emportant le satellite 4A du programme Syracuse, qui permettra aux armées françaises déployées aux quatre coins du globe de communiquer à haut débit et en toute sécurité depuis des relais au sol, aériens, marins et sous-marin. La mission s'est achevée avec succès, 38 minutes et 41 secondes après le tir.

«Syracuse 4A est conçu pour résister aux agressions militaires depuis le sol et dans l'espace ainsi qu'au brouillage», a expliqué le colonel Stéphane Spet, porte-parole de l'armée de l'Air et de l'Espace. Il est équipé de moyens de surveillance de ses abords proches et d'une capacité de déplacement pour échapper à une agression.

Le programme Syracuse représente un investissement total de quelque 4 milliards d'euros. La quatrième génération multipliera par trois le débit de communications de S3. La Direction générale de l'armement (DGA) s'est engagée avec Thalès à hauteur de 354 millions d’euros et avec Airbus pour 117 millions pour le seul Syracuse 4.

La crédibilité de l'outil militaire français

«Il y a une loi presque mathématique d'augmentation régulière des volumes de data», a souligné le colonel Spet, citant les besoins générés par les systèmes de commandement, la représentation des situations tactiques du terrain, la vidéo (venant par exemple des drones Reaper déployés au Sahel).

Ou encore le traitement en temps réel de la data venue de plusieurs endroits de la planète. A terme, la France disposera de 400 stations capables de communiquer avec S4 depuis le sol, un aéronef, un navire ou un sous-marin, selon la DGA.  

Or la dissuasion nucléaire française repose très largement sur ses sous-marins, a rappelé Marc Finaud, expert en prolifération des armes au Centre de politique de Sécurité de Genève (GCSP). «Si un adversaire est capable de modifier, pirater, endommager les communications avec les sous-marins, c'est la fin de la dissuasion».

Le déploiement du satellite, prévu de longue date, tombe à point nommé alors que Paris pousse son projet de souveraineté européenne en matière de défense. La France, qui dispose d'espaces maritimes souverains sur toutes les mers du globe, ne peut se passer d'une assise technologique puissante.

«Elle a besoin de ce segment là pour montrer qu'elle a les moyens de ses ambitions», a estimé Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et spécialiste des questions spatiales. «Cela crédibilise l'ensemble de son outil militaire, de même que sa capacité industrielle».

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