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Prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois : pourquoi le projet est à l'arrêt

Près de 100.000 personnes sont concernées par ce prolongement. Près de 100.000 personnes seraient concernées par ce prolongement, selon les estimations. [© MIGUEL MEDINA / AFP]

Alors qu'une pétition lancée en ligne réclamait l'abandon du projet de prolongement de la ligne 1 vers Fontenay-sous-Bois (94), plus d'une centaine de personnes ont manifesté ce week-end demandant, au contraire, la relance du projet. Mais au fait, pourquoi est-il quasiment à l'arrêt ?

Tout simplement, parce que l'Etat traîne. Aujourd'hui, alors que le projet de prolongement de la ligne 1 vers Montreuil (93) et son terminus Fontenay-sous-Bois (94) est dans les tuyaux depuis de nombreuses années, la balle est dans le camp du chef du gouvernement. C'est en tout cas ce qu'avance Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports en commun dans la région francilienne, expliquant être dans l'attente d'une promesse de financement. 

L'enquête publique aurait déjà dû commencer

«Normalement, nous devrions être en enquête publique en ce moment», communique-t-on chez IDFM, confiant que «le secrétariat général de l’investissement du Premier ministre [Jean Castex] a émis un avis défavorable» au sujet du financement de ce projet budgété à 1,5 milliard d'euros, et ce, alors même que l'Etat et la Région devaient à eux deux en financer 70 %.

«Nous avons envoyé un courrier au Premier ministre» afin d'obtenir «un engagement clair» de ce dernier, ajoute l'institution, qui n'a toujours pas reçu de réponse «pour l'instant». Et c'est justement là que le bât blesse, car ce manque de visibilité et ce défaut de communication empêchent IDFM de répondre convenablement aux opposants au projet.

Pour rappel, dans une pétition «Touche pas à mon bois» lancée sur change.org et signée par plus de 57.000 personnes à ce jour, les riverains mécontents estiment que «le tracé retenu et les modalités de construction menacent de mutiler irrémédiablement le bois de Vincennes», avec l’abattage «de milliers d'arbres», ajoutant que «l’emprise du chantier dans le bois est estimée à 20.000 m2 [...] qui vont être déboisés et partiellement bétonnés».

Ils sont soutenus dans leur démarche par un certain nombre d'élus, notamment écologistes, qui ont donc demandé «à Ile-de-France Mobilités d’étudier d’autres alternatives d’excavation pour répondre au défi du prolongement d’une ligne de métro essentielle, sans impacter notre bois, notre environnement et sa biodiversité». «C’est la position que nous porterons lors de l’enquête publique qui doit se tenir le plus rapidement possible», ont-ils ainsi fait savoir.

95.000 personnes concernées par le prolongement

Justement, «l'enquête publique commence à être déjà bien travaillée», souligne-t-on du côté du syndicat des transports d'Ile-de-France, visiblement frustré de ne pouvoir défendre ce projet qui doit permettre «à 95.000 personnes [concernées par le prolongement] de se déplacer au quotidien». Et d'assurer : «ça aurait été l'occasion pour tout le monde de s'exprimer, mais surtout de rassurer les inquiets et de répondre à leurs questions».

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Selon le calendrier officiel, le dossier d'enquête publique aurait en effet déjà dû être validé depuis un an, et l'enquête publique aurait dû être lancée dès le deuxième semestre 2021. Une étape incontournable – qualifiée chez IDFM de «processus très démocratique et très participatif» – pour pouvoir ensuite lancer les travaux. Sans elle, tout le processus pourrait prendre beaucoup de retard, alors même que les travaux de construction de ce prolongement sont déjà estimés à 8 ans.

En attendant, IDFM continue de défendre son projet «a priori soutenu par tout le monde» et qui doit permettre de rééquilibrer le bassin est-ouest et d’aller chercher des gens qui n’ont pas un accès simple au RER A». C'est d'ailleurs la position défendue ce week-end par les partisans du projet, à l'instar du maire de Montreuil Patrice Bessac, qui demande «le lancement de l'enquête publique avant la fin de l'année».

L'élu communiste rappelle par ailleurs que ce prolongement vise «la réduction de la part de la voiture particulière», «s'inscrit dans les objectifs de développement durable de la région» et surtout, doit desservir «des quartiers populaires», dans lesquels «les gens ne peuvent pas investir énormément d'argent dans les transports».

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