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Martinique : 10 policiers blessés dont 5 par balles, un gendarme renversé et des journalistes visés par des tirs

Dix policiers ont été blessés dans la nuit de jeudi à vendredi à Fort de France, en Martinique. Ils ont été visés par des tirs à balles réelles et des projectiles alors qu'ils intervenaient pour contenir les violences urbaines.

Un policier de la PJ est blessé au bras mais son pronostic vital n'est pas engagé. Un autre, membre de la compagnie d'intervention, a reçu une balle qui s'est logée dans son gilet pare-balle, tandis que trois agents du RAID ont été visés par des tirs de grenaille. Au total, 5 policiers ont été blessés par balles et 5 autres par des projectiles.

Selon les informations du parquet de Fort-de-France, transmises à CNEWS, un gradé de la gendarmerie, qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage, a par ailleurs été violemment percuté par le véhicule des pilleurs. Il est «grièvement blessé» et doit être «opéré ce jour».

En outre, quatre journalistes français, dont un photographe de l'AFP, ont été visés par des coups de feu de la part d'individus à moto, alors qu'ils couvraient les violences urbaines nocturnes dans l'île. Ils étaient en train de filmer et prendre des photos à bonne distance d'un barrage en feu quand ils ont été pris pour cible.

La Martinique a globalement été secouée par une nouvelle nuit d'émeutes, avec barricades, pillages, incendies et racket des habitants. Le portail de la résidence du préfet a été incendié par des individus cagoulés qui ont été interrompus par l'intervention immédiate des forces de l'ordre.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé sur Twitter qu'au moins dix personnes ont été interpellées lors de cette nouvelle nuit agitée. Assurant les blessés de son soutien, il promet que «tout est mis en oeuvre pour retrouver les coupables».

Trois individus en comparution immédiate

Par ailleurs, les premières enquêtes ouvertes depuis le début de cette crise, concernant les violences perpétrées en Martinique dans la nuit du 23 au 24 novembre, «aboutissent ce jour à la présentation de trois individus au parquet de Fort-de-France». Ils doivent être jugés en comparution immédiate pour port d'arme de catégorie B, dégradations par incendie et violences avec arme sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Le parquet indique que «leur placement en détention sera requis».

Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelle, a instauré jeudi un couvre-feu, de 19h à 5h, dans l'espoir de ramener le calme, face aux «violences urbaines nocturnes» qui se multiplient depuis lundi. Mais la grève générale, entamée le 15 novembre dernier sur l'île, se poursuit, en réaction aux nouvelles restrictions sanitaires et à la hausse des prix dans les supermarchés, notamment pour les produits de première nécessité. 

Dans ce contexte social très tendu, Stanislas Cazelle a formulé le souhait d'un «retour à une situation apaisée» permettant «de dialoguer, de travailler et d'avancer». En ce sens, les autorités ont entamé des discussions avec des syndicats et des élus, afin de trouver ensemble comment sortir de cette crise.

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