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Île-de-France : 90,2% des Franciliens contre la suppression d'une voie de circulation sur le périphérique

La consultation a été lancée par la région, contre l'avis de la municipalité parisienne. La consultation avait été lancée par la région, contre l'avis de la municipalité parisienne. [© THOMAS COEX / AFP]

Plus de 90 % des Franciliens se sont positionnés «contre la suppression d'une voie de circulation sur le périphérique» a indiqué la Région ce mercredi 1er décembre. Sous la forme d'une question «pour ou contre», cette consultation en ligne, lancée par le conseil régional d'Île-de-France présidé par Valérie Pécresse avait été ouverte, du 10 au 30 novembre.

Au total, 78.746 personnes ont donné leur avis «sur le projet de la Ville de Paris d'étendre après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 la réservation d'une voie de circulation à des usages privilégiés», écrit ainsi le communiqué envoyé ce mercredi, qui souligne que ce projet revient «concrètement à la suppression d'une voie à la circulation de tous les usagers».

Selon la région francilienne, «les résultats de cette consultation montrent un rejet massif du projet de la ville de Paris». Et celle-ci va même plus loin en expliquant qu'une «majorité de commentaires défavorables» émis par les votants pointaient «le risque d'augmentation de la congestion et de la pollution, les difficultés pratiques et le danger associé à l'insertion et à la sortie de la voie réservée, l'absence de précisions sur le projet et les usagers éligibles à cette voie».

L'occasion pour la présidente de la région, Valérie Pécresse, de renouveler «sa demande faite à l'Etat de considérer le périphérique parisien, comme une infrastructure régionale» et non plus municipale comme c'est le cas aujourd'hui. Et ce, en pointant du doigt que «sur le périphérique, 40 % de trajets sont de banlieue à banlieue et 80 % des usagers sont non-parisiens».

LA MAIRIE DE PARIS CONTRE-ATTAQUE

Déplorant une méthode «malhonnête» et une question «biaisée», la municipalité parisienne – par la voix de son premier adjoint Emmanuel Grégoire – avait annoncé jeudi dernier attaquer la région en justice, pour dénoncer «une attaque sur le plan politique». Le recours en référé aurait été déposé ce mercredi. Car selon le premier adjoint, «la question est biaisée et illustre l'absence totale de vision» de la présidente (de région) à ce sujet, défendant le fait qu'«il n'a jamais été question de supprimer une voie», mais d'en «réserver une» dans «la perspective des héritages des Jeux olympiques de Paris 2024».

Pire, pour l'élu chargé de l'urbanisme, «la Région a été invitée à chaque édition des "Ateliers du Périphérique"» qui regroupaient l'intégralité des autorités publiques de la région, avec les représentants des communes franciliennes, les EPT, la métropole du Grand Paris et «n'a jamais souhaité être présente». Et ce, alors même, a-t-il expliqué, que la région et Ile-de-France Mobilités ont «signé une convention d'étude relative au périphérique» qui soulignait l'«intérêt éventuel de la création d'une ligne de bus express sur cette voie réservée».

Enfin, Emmanuel Grégoire rappelle que «l'ensemble des groupes politiques [au Conseil de Paris] ont participé à la MIE (Mission d'information et d'évaluation) qui a été consacrée au périphérique dont la proposition phare était de créer une voie réservée aux transports en commun, aux véhicules autonomes ainsi qu'aux véhicules non polluants». Dans son entourage, on confie donc ne pas vouloir en rester là.

«Valérie Pécresse – qui a supprimé la gratuité des transports publics les jours de pic de pollution – ne prend pas la mesure de ce qui est de sa responsabilité, c'est-à-dire l’amélioration des transports publics de banlieue à banlieue et préfère faire de la confrontation autour de la voiture», avait d'ailleurs rétorqué l'élu socialiste, au moment de l'annonce de cette consultation.

De son côté, Valérie Pécresse avait tout de même invité le plus grand nombre à participer à cette consultation – il n'était d'ailleurs pas obligatoire d'habiter Paris et sa région pour enregistrer son choix –, et au vu des résultats, demande désormais «que des études d'impact soient menées et discutées avant de lancer le projet de suppression d'une voie réservée».

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