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Sainte Thérèse de Lisieux, une icône internationale célébrée par l'Unesco

L'Unesco a apprécié le message de paix porté par Thérèse de Lisieux. [archives Carmel Lisieux]

L'Unesco a sélectionné Thérèse de Lisieux pour faire partie des anniversaires commémorés par l'institution en 2022 et 2023. Une nouvelle reconnaissance pour la «petite sainte» du Calvados, morte à 24 ans et vénérée dans le monde entier.

Tous les deux ans, l'Unesco commémore l'anniversaire de personnalités qui ont œuvré dans les domaines de «la paix, de l’éducation, des sciences, des sciences sociales et de la communication».

Dans la perspective du 150e anniversaire de la naissance de sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), la France, soutenue par la Belgique et l'Italie, a proposé son inscription à la liste des anniversaires auxquels l'Unesco s'associe pour le biennium 2022-2023. Une candidature validée par le conseil exécutif de l'organisation, convaincu par le caractère universel du personnage.

«Pour l'Unesco, la célébration de cet anniversaire contribuera à apporter une plus grande visibilité et justice aux femmes qui ont promu, par leurs actions, les valeurs de la paix. [C'est aussi] une opportunité de mettre en valeur le rôle des femmes au sein des religions dans la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’inclusion», a réagi Mgr Francesco Follo, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'Unesco.

Une vie de dévotion

A la fin de sa courte vie, presque entièrement consacrée à la religion, Thérèse Martin n'imaginait sans doute pas que son aura allait dépasser les frontières du carmel de Lisieux, où elle est morte, dans le dénuement, en 1897.

Née à Alençon d'un père horloger, Thérèse était une enfant fragile, traumatisée par la mort de sa mère alors qu'elle n'avait que 4 ans. Cinq ans plus tard, l'entrée de sa sœur adorée Pauline au Carmel de Lisieux, où la famille avait déménagé, avait été une nouvelle déchirure.

Peu après le départ de sa «seconde maman», Thérèse Martin est tombée gravement malade, atteinte d'un mal étrange. Accablée de fatigue, elle souffrait de tremblements, d'hallucinations et de crises de panique. Après plusieurs longues semaines, Thérèse a guéri subitement, en voyant, dit-elle,  une statue de la Vierge lui sourire. Dans la nuit de Noël 1886, alors qu'elle avait 13 ans à peine, une nouvelle révélation mystique l'a libérée de son hypersensibilité et l'a poussée à consacrer toute son énergie à Dieu.

Une détermination à toute épreuve

Thérèse n'a alors souhaité plus qu'une chose : entrer au Carmel elle aussi. Malgré son jeune âge qui a provoqué les réticences de son père, de l'évêque et même du pape, elle y est parvenue en 1888, à force de détermination.

La nouvelle carmélite a développé la théologie de la «petite voie», qui consiste en une foi simple et se vit dans les petits actes du quotidien, en se basant sur l'amour.

«Elle a eu ce génie de rendre la foi accessible à tous, estime le père Laurent Berthout, porte-parole du diocèse de Bayeux-Lisieux auprès de CNEWS. A l'époque, l'Eglise parlait plus de culpabilité et de jugement que d'amour et de miséricorde. Son intuition spirituelle a libéré les chrétiens». Une vision moderne de la religion qui lui vaudra en 1997 d'être proclamée par Jean-Paul II «docteur de l'Eglise», soixante-dix ans après sa canonisation. 

Décédée prématurément d'une tuberculose, Thérèse a acquis rapidement une renommée mondiale. Son récit autobiographique «Histoire d'une âme» a été tiré à 500 millions d'exemplaires et traduit en plus 60 langues. Une dévotion populaire s'est développée autour d'elle, accompagnée de témoignages de guérisons miraculeuses. 

«Amoureuse de la nature»

«Ses reliques continuent de faire le tour du monde et suscitent l'engouement jusque dans les îles les plus reculées», souligne le père Laurent Berthout. La sainte est particulièrement populaire aux Philippines, au Brésil et au Moyen-Orient. En 2002, le Liban puis l'Irak avaient accueilli ses restes, attirant des foules immenses de chrétiens comme de musulmans. Aujourd'hui, plus de 2.000 églises portent son nom à travers le monde.

Alors que la question climatique n'a jamais été aussi présente, l'Unesco a également été séduite par la dimension écologique du personnage. «Thérèse considérait la nature comme notre "maison commune", une métaphore reprise par le pape François dans l'encyclique Laudato si' consacrée au réchauffement climatique. Elle invitait ses contemporains à prendre soin de notre Terre», note le porte-parole du diocèse.

L'Unesco salue enfin en Thérèse la «femme de culture». Elle est en effet l'auteure d'une riche production littéraire, faite de poèmes et de pièces de théâtre qu'elle interprétait elle-même devant les sœurs du carmel.

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