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Paris La Défense Arena : comment la salle de spectacle a réduit sa consommation d'énergie de 30 %

Paris La Défense Arena pourrait atteindre les 40 % d'économie d'énergie. Paris La Défense Arena pourrait atteindre les 40 % d'économie d'énergie. [© CNEWS]

C'est une économie de «plusieurs centaines de milliers d'euros». La salle de spectacle et stade résident du Racing 92, Paris La Défense Arena, a réduit sa consommation d'énergie de 30 % depuis 2019, et espère aller encore plus loin.

«Entre 2019 et 2021, nous avons fait 30 % d'économie d'énergie», explique Alexandre Maumont, le directeur bâtiment sécurité, sûreté et RSE de Paris La Défense Arena, ajoutant être «bientôt» prêt à atteindre «40 %». Soit l'objectif du décret dit «tertiaire», paru au Journal Officiel en juillet 2019, qui impose aux bâtiments du secteur tertiaire d’une surface supérieure à 1.000 m2, une baisse des consommations d’énergie de 40 % d'ici à 2030. Pour l'équipe de Paris La Défense Arena, c'est le fruit d'un travail colossal pour réduire la facture, mais aussi pour ne plus gaspiller bêtement de l'énergie.

Un tournant entamé à la demande du PDG

Un tournant entamé en 2019, lorsque la direction de ce qui est aujourd'hui la plus grande salle de spectacle d'Europe avec ses 40.000 places assises, a décidé de serrer les vis. A l'époque, le bâtiment consommait jusqu'à 8 megawatts (MW) par an et coûte relativement cher. La décision a donc été prise de faire des économies d'énergie, avec à la clé une facture plus légère de «plusieurs centaines de milliers d'euros», précise Alexandre Maumont, alors que Paris La Défense Arena a reçu ce mardi 7 décembre le Championnat de France des économies d'énergie.

Pour ce faire, le groupe a d'abord tout simplement arrêté de chauffer ou de refroidir la salle, comptant sur l'aération naturelle de celle-ci pour la ventiler avec l'air extérieur. Avec ce système, la température de la salle est toujours comprise entre 16 et 27 °C, et est refroidie à l'aide d'un volet qui laisse entrer plus ou moins d'air à l'intérieur.

«Tout est affaire d'anticipation», reconnaît tout de même Thibaut Latour, le manager opérationnel du site, détaché de l'entreprise Dalkia. «La température de la salle peut augmenter de 3 à 4 °C, lors de concerts dans lesquels il y aurait des effets pyrotechniques ou beaucoup de danseurs par exemple, l'idée est donc de refroidir la salle, quelques heures avant, pour qu'elle soit assez fraîche», explique-t-il.

Autre geste qui peut paraître anecdotique : l'extinction systématique des lumières qui ne servent à rien. «Il y a une centaine de loges, qui ne sont pas toujours toutes utilisées. Donc ça ne sert à rien qu'elles restent allumées», souligne à titre d'exemple Thibaut Latour, à la tête d'un groupe de 6 personnes qui gèrent au quotidien ces économies d'énergie.

Surveillés par le grand patron lui-même, ces derniers doivent envoyer une photo de l'immense salle éteinte à Alexandre Maumont, tous les soirs à 19h ou après chaque événement, pour bien prouver que les lumières ne sont pas allumées. «Je suis assez pénible avec ça», ironise le directeur sécurité du bâtiment, qui confie que Dominique Serieys, le PDG de la salle lui-même, aime trouver la salle éteinte quand il arrive au travail à 6h le matin. «Quand vous êtes chez vous et que vous sortez d'une pièce, vous éteignez la lumière. C'est juste du bon sens», renchérit-il.

Pareil pour les salles techniques, et toutes celles qui ne sont pas utilisées. Pour les allumer, il faut appeler au talkie-walkie et demander l'autorisation au PC central, qui contrôle l'interrupteur. Et quand les artistes viennent faire des essais, ces derniers doivent donner une heure de début mais aussi une heure de fin, pour que les lumières ne restent pas allumées à l'issue des répétitions.

«On va continuer à faire évoluer le site»

Et pas question de s'arrêter là, puisqu'il est question de «continuer à faire évoluer le site au fur et à mesure de l’exploitation», prévient Alexandre Maumont, annonçant qu'un appel d'offres est en cours, pour changer l'éclairage du site vers un éclairage led. C'est justement à ça que doivent servir les économies financières du groupe : investir dans de l'énergie basse consommation. A terme, le directeur de la sécurité de Paris La Défense Arena souhaite avoir «des éclairages qui consomment 10 % de ce que consomme l’actuel éclairage».

Et de conclure : «nous voulons le meilleur bilan carbone qui soit pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 [Paris La Défense Arena doit accueillir les épreuves de natation, de para natation et de water polo pendant les JO, ndlr]. Quand on va aller chercher ces nouveaux éclairages, on aura encore un autre gros cap, même s'il est un peu trop tôt pour l'estimer, mais notre manière de travailler a complètement changé».

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