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Crack à Paris : trois maires lancent une pétition pour interpeller Emmanuel Macron

Les toxicomanes ont été déplacés le 24 septembre dernier au square de la Porte de la Villette. Les toxicomanes ont été déplacés le 24 septembre dernier au square de la Porte de la Villette. [© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Ils se sentent abandonnés des pouvoirs publics. Trois maires du nord-est parisien – François Dagnaud (19e), Karine Franclet (Aubervilliers) et Bertrand Kern (Pantin) – ont conjointement dénoncé la «situation inacceptable» dans laquelle ont été placés, le 24 septembre dernier, les toxicomanes, au square de la Porte de la Villette (19e).

«Trois mois que le "provisoire" dure et s'aggrave [...] Trois mois de silence radio du gouvernement. A la veille de Noël, avec les maires de Pantin et d'Aubervilliers, nous interpellons Emmanuel Macron», a ainsi fait savoir le maire du 19e arrondissement de Paris, François Dagnaud, ce mercredi 22 décembre, annonçant le lancement d'une pétition adressée directement au président de la République Emmanuel Macron.

«Nous nous adressons à vous en dernier ressort, n’ayant reçu aucune réponse à la situation dramatique qui se déroule depuis des mois au square de la Porte de la Villette», écrivent-ils, dénonçant le sort réservé à ces toxicomanes, dépendants au crack, qui vivent là dans une extrême précarité.

Pour ces personnes en grande déshérence, dont la majorité sont sans-abri et sans ressource, ils réclament donc à Emmanuel Macron de mettre en place «une politique qui honore la République», et ce, au moment même «où les nuits sont pluvieuses et les températures baissent».

«Réquisitionner certains lieux vacants»

«Cette politique doit avoir pour ambition de prendre en charge médicalement, sanitairement et socialement tous les usagers de crack. Si les hôpitaux ne sont pas en mesure de fournir les lits nécessaires, alors ayez le courage de réquisitionner certains lieux vacants pour en faire des centres de soins et d’hébergement à taille humaine, et engager ainsi des parcours de sortie d’addiction», peut-on lire sur cette pétition mise en ligne sur change.org.

Pour rappel, le 24 septembre dernier, la préfecture de police de Paris (PP) a pris un arrêté, à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, afin de déplacer les toxicomanes, devenus trop encombrants autour des Jardins d'Eole et de la rue Riquet (18e), jusqu'au square de la Porte de la Villette (19e), de l'autre côté du périphérique. Une installation censée être «temporaire».

Près de 200 personnes – «consommateurs de drogues et dealers» confondus selon les trois maires concernés – ont ainsi été installées aux portes de la Seine-Saint-Denis (93), «en proximité directe avec les communes d’Aubervilliers et de Pantin». «Il est curieux que, lorsqu’il faille éloigner des personnes provoquant des nuisances, la proximité de villes de Seine-Saint-Denis semble être un avantage plus qu’un problème», regrettent les 3 élus.

Ils s'interrogent : «pourquoi un énième déplacement ? En tout état de cause, ce 24 septembre, personne parmi les élus locaux n’avait été jugé digne d’être informé de cette décision et toutes et tous ont été mis devant le fait accompli». En octobre, le tribunal administratif de Paris avait d'ailleurs rejeté le recours d'urgence déposé par Karine Franclet et Bertrand Kern, contestant ce déplacement.

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