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Déjà trois victimes de féminicide en 2022, les associations somment Emmanuel Macron de réagir

Le collectif #NousToutes organise régulièrement des manifestations en France pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. [Valentine CHAPUIS / AFP]

En ce lundi 3 janvier, l'année 2022 ne compte que trois jours... et autant de victimes de féminicide. En l'espace de 24h, trois femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année. Les associations de défense des droits des femmes et collectifs féministes dénoncent l'inaction du gouvernement.

Sur son compte Twitter, le collectif #NousToutes dénombre chaque année les victimes de féminicide. Pour 2022, ce décompte macabre a démarré dès le premier jour.

Le 1er janvier, le corps d'une jeune femme, une militaire de 28 ans, a été retrouvé lardé de plusieurs coups de couteau à Bellevigne-les-Châteaux, près de Saumur (Maine-et-Loire). Son concubin, âgé de 21 ans, a «reconnu [...] avoir frappé son frère au visage de plusieurs coups de poing puis avoir donné plusieurs coups de couteau à sa compagne», selon la procureure, Alexandra Verron. Une information judiciaire a été ouverte.

Le même jour, une femme de 56 ans a été retrouvée sans vie dans le village de Labry, en Meurthe-et-Moselle. Placé en garde à vue après avoir tenté de mettre fin à ses jours, son conjoint a reconnu lui avoir porté plusieurs coups de couteau. L'alerte a été donnée par des voisins qui ont entendu des bruits de dispute au domicile de cet homme. Le parquet de Val-de-Briey a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour meurtre par concubin.

Toujours le 1er janvier, à Nice, une femme de 45 ans a été retrouvée morte dans le coffre d'une voiture. Son conjoint, âgé de 60 ans, s'est présenté à la caserne de police vers 20h. Expliquant avoir eu une dispute avec sa compagne, il affirmait alors qu'il ne savait pas dans quel état la victime se trouvait. L'homme a conduit les policiers jusqu'à la voiture de son fils, dans laquelle le corps a été découvert. Il a par la suite reconnu l'avoir étranglée, confirmant les premiers éléments médicolégaux. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte.

«Ces féminicides auraient pu être évités»

«On ne peut pas souhaiter bonne année dans ces conditions, écrit #NousToutes, s'adressant directement à Emmanuel Macron sur Twitter. «Recommencer ce décompte est insupportable, agissez». Reprenant un tweet dans lequel la ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, «déplore» ces trois meurtres, le collectif réplique : «En 2022 il n'est plus l'heure de déplorer, il est l'heure d'agir. Ces féminicides auraient pu être évités».

Alors que la ministre évoque les «forces de l'ordre», «magistrats» et «acteurs de la santé» «mobilisés en permanence au côté des associations», #NousToutes pointe de son côté des moyens jugés insuffisants. Le collectif cite «seulement 379 bracelets anti-rapprochement» déployés (d'après des chiffres datant de septembre 2021) et «1.200 ordonnances de protection délivrées» pour «220.000 femmes victimes de violences conjugales».

Interrogée par franceinfo, Lena Ben Ahmed, membre de #NousToutes, dénonce «tout un système qui permet le meurtre puisqu'il a banalisé et minimisé les violences sexistes et sexuelles». Elle préconise «des formations, de l'éducation, de la prévention dès le plus jeune âge, dans les écoles, les lycées et les collèges». Une action en amont qui permettrait d'«éradiquer le problème à la source, bien avant le meurtre». 

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