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Pass vaccinal : les débats à nouveau suspendus à l'Assemblée nationale après les propos d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés

C'est la deuxième fois que les débats concernant l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal sont suspendus.[Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

L'Assemblée nationale a été très agitée, dans la nuit du 4 au 5 janvier. L'examen du projet de loi sur le pass vaccinal a été perturbé par la publication d'une interview d'Emmanuel Macron disant vouloir «emmerder» les non-vaccinés. Les élus d'opposition ont exprimé leur colère jusqu'à ce que les débats soient suspendus.

Dénonçant des «propos indignes» et «insultants», ces députés ont multiplié les suspensions de séance et demandes de rappel au réglement. Certains ont même exigé, en vain, la venue du Premier ministre, Jean Castex, pour expliquer la ligne de l'exécutif après la prise de parole d'Emmanuel Macron.

Dans un entretien au Parisien, le président de la République a déclaré : «Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. [...] Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen.»

Des propos contre lesquels l'opposition s'est presque unanimement dressée. Damien Abad, patron des députés Les Républicains (LR), déplorait le «cynisme puéril» du chef d'Etat, tandis que Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI), comparait l'instauration du projet de pass vaccinal à une forme de «déchéance de citoyenneté». Ugo Bernalicis (LFI) qualifiait quant à lui Emmanuel Macron de «monarque présidentiel» et Christian Jacob, président des Républicains, refusait de «cautionner un texte qui vise à emmerder les Français».

En tant que membre du gouvernement, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenté de défendre les propos du président, arguant que «le mal qui ronge notre pays, c'est une vaccination qui, bien qu'importante, reste insuffisante», avec des «millions» de non-vaccinés.

La nuit précédente déjà agitée

C'est la deuxième fois que l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal fait l'objet d'une suspension. Mardi, en début de soirée, les députés s'étaient félicités d'être parvenus à s'accorder sur l'épineuse question du pass vaccinal pour les mineurs, reporté de 12 à 16 ans pour les sorties scolaires et activités péri et extrascolaires, mais pas pour les activités privées comme aller au restaurant.

Mais, peu après, un vote surprise avait suspendu temporairement les travaux sur ce texte, les élus refusant la poursuite de l'examen du texte toute la nuit. Le gouvernement avait alors accusé l'opposition, notamment les élus LR, de chercher à faire un «coup» politique sans considération pour la gravité de la crise sanitaire.

De leur côté, les oppositions avaient plutôt souligné l'incapacité de la majorité à être présente en nombre suffisant dans l'hémicycle pour éviter ce «camouflet». Symptôme, selon ces élus, du manque d'une réelle volonté de dialogue de la part du gouvernement.

Malgré ces différents rebondissements, l'exécutif vise toujours le 15 janvier comme date d'entrée en vigueur du pass vaccinal, avec adoption définitive du projet de loi en fin de semaine ou début de semaine prochaine. Un défi de taille, sachant que pas moins de 450 amendements restent au menu de cette première lecture au Palais Bourbon.

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