En direct
A suivre

Seine-Saint-Denis : confusion autour de l’évacuation de présumés «squatteurs» d’une maison

Les 23 individus ont été placés en garde à vue pour «dégradations», «violences en réunion» et «violation de domicile»[GERARD JULIEN / AFP]

Le propriétaire d’une maison située à Bobigny (Seine-Saint-Denis) a tenté de déloger de présumés «squatteurs» de son domicile avec l’aide de personnes contactées sur les réseaux sociaux. La police est intervenue durant la tentative d’extraction et 23 personnes ont été brièvement placées en garde à vue.

Le parquet de Bobigny a précisé ce mardi à CNEWS que les gardes à vue ont été levées et que l'enquête se poursuivait. D'après Le Figaro, les personnes étaient détenues pour «dégradations», «violences en réunion» et «violation de domicile».

D'après nos informations obtenues auprès du parquet, à ce stade, l'enquête n'établit pas que les occupants sont des squatteurs. Au contraire, des éléments laissent à penser qu'un accord a été établi en octobre dernier entre les occupants et le propriétaire. 

Les enquêteurs poursuivent donc leurs investigations et vont se pencher sur cet accord et sa régularité concernant les règles sur la location immobilière. 

L'affaire a pris de l'ampleur jeudi dernier, après un reportage diffusé par CNEWS. Youcef, le propriétaire du logement, avait raconté son désarroi face à sa situation. Selon lui, depuis le 13 octobre dernier, son pavillon, dans lequel il avait déclaré résider avec sa mère, avait été pris d’assaut à plusieurs reprises par trois individus.

Après plusieurs tentatives, ils seraient parvenus à s’introduire dans la maison le 1er novembre et se seraient autoproclamés propriétaires des lieux.

«L'un d'eux a dit à la police que je l'avais escroqué de 3.500 euros, avait ensuite avancé Youcef au Figaro. Ils m'ont menacé de mort, ont cassé mon pare-brise, fracturé les portes, causé plein de dégradations dans la maison, et c'est moi qui ai subi un interrogatoire».

Le logement lourdement dégradé

Youcef avait partagé sa révolte et déclaré qu’il ne baisserait pas les bras pour récupérer un bien acquis il y a quarante ans par ses parents. Le logement a été lourdement dégradé par les nouveaux occupants, avait-il été précisé lors du reportage.

De nombreuses plaintes avaient été déposées et des associations contactées, en vain.

Selon le Figaro, plusieurs habitants de la Seine-Saint-Denis ayant vu le reportage avaient alors décidé de prêter main forte à Youcef et sa mère. Un jeune infirmier interrogé par le quotidien avait confié s'être rendu sur place «après un appel sur les réseaux sociaux, on s'est donc retrouvés à un point de rendez-vous, à quelques centaines de mètres de la maison, samedi vers 20 heures».

«On était 26, pour la plupart des étudiants», avait-il ajouté en précisant que Youcef était présent avec sa mère et sa sœur. L’objectif donné était de ne pas faire usage de la violence tout en «ne se laissant pas intimider».

Selon ce témoin, une fois à l’intérieur, le groupe s'était retrouvé face à un couple avec un enfant de trois ans, accompagné de deux autres hommes. Le chien des résidents avait été jugé inoffensif par les «délogeurs». Alors que les occupants étaient accompagnés à l’extérieur, la police était intervenue.

De son côté, le parquet de Bobigny avait déclaré au Figaro que «les violences peuvent être psychologiques : le simple fait d'arriver à 23 en menaçant d'expulser des gens en pleine nuit, en plein hiver».

L'enquête est donc toujours en cours pour notamment vérifier si les occupants ont réglé un loyer.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités