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Crash du Mont-Sainte-Odile : trente ans après le drame, une cérémonie en mémoire des victimes

Il y a trente ans, un Airbus de la compagnie Air Inter effectuant la liaison entre Lyon et Strasbourg s’écrasait sur les hauteurs de « La Bloss », près du mont Sainte-Odile (Bas-Rhin). Quatre-vingt-sept personnes avaient perdu la vie dans ce drame. Rescapés et proches se retrouveront ce dimanche sur les lieux en mémoire des victimes.

Le 20 janvier 1992, quatre-vingt-dix personnes embarquaient à bord de l’Airbus A320-111 de la compagnie Air Inter. A son bord,  se trouvaient également six membres d’équipage.

Un vol interne a priori sans grande difficulté. L'appareil qui avait décollé de Lyon, à destination de Strasbourg, s'est pourtant écrasé alors qu'il entamait la procédure d'atterissage, à une vingtaine de kilomètres de l'aéroport d'Entzheim, non loin de Strasbourg. Sur les 96 passagers et membres d'équipage, seuls neuf ont survécu.

Ce dimanche, trois jours après la date anniversaire, l'association Echo (Entraide de la Catastrophe des Hauteurs du Sainte-Odile, ndlr), organise une commémoration sur le site même de l'accident, où une stèle a été dressée.

«Ce sera l'occasion de rappeler les circonstances du crash et de faire appel à des témoignages, selon les sensibilités des uns et des autres», explique son président Pierre Laumon, qui a perdu son frère dans l'accident. «C'est aussi l'occasion de se retrouver collectivement et amicalement autour d'un souvenir commun, même dramatique», souligne-t-il.

Un sentiment d'injustice au terme du procès

Cette même association avait joué un rôle prépondérant dans la bataille judiciaire visant à obtenir un procès pénal. A l’issue d’une instruction judiciaire longue de treize ans, six personnes – un contrôleur aérien et cinq anciens cadres de l’Aviation civile, d’Air Inter et d’Airbus Industrie – avaient été mises en examen et renvoyées devant le tribunal pour « homicides et blessures involontaires ».

En première instance, en 2006, les juges avaient relaxé les prévenus, tout en reconnaissant, au civil, les responsabilités des compagnies Air France (qui avait absorbé Air Inter), et Airbus, pour une « négligence » dans la conception du cockpit de l'A320. L’association Echo avait obtenu 500.000 euros au titre des frais d’avocats.

Mais en appel, deux ans plus tard, la justice avait finalement écarté la responsabilité civile d’Airbus et supprimé les indemnités attribuées à Echo. La décision avait été confirmée en cassation, laissant un goût amer aux familles et proches des victimes.

Les secours pointés du doigt

Au-delà de la longue bataille en justice, les familles ont longtemps pointé du doigt la lenteur de l'intervention et la désorganisation des secours. Ces derniers ont mis plus de quatre heures à retrouver l’épave de l’Airbus A320-111, arrivant sur place après les riverains et journalistes.

D'ailleurs, le rapport de l'enquête avait indiqué que six victimes «auraient probablement survécu» si les secours étaient intervenus plus rapidement. Mais la responsabilité éventuelle des autorités dans ces dysfonctionnements avait été écartée au cours de l’enquête judiciaire.

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