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Hausse dans les sondages, vote utile… Jean-Luc Mélenchon pourrait-il accéder au second tour ?

Le candidat des Insoumis est le mieux placé à gauche. [Thomas COEX / AFP]

Il affirme toujours batailler pour obtenir ses 500 parrainages, mais la période lui est favorable. Jean-Luc Mélenchon semble s’imposer définitivement comme le seul candidat d’importance à gauche. Au point d’en profiter pour se hisser au second tour ?

Le candidat des Insoumis a bénéficié la semaine dernière d’un soutien inattendu, lorsque Ségolène Royal a estimé qu’il était le mieux placé pour symboliser le «vote utile». Si l’ancienne ministre socialiste n’occupe plus le devant de la scène politique, sa voix reste néanmoins écoutée à gauche. Ses propos ont donc été accueillis avec plaisir par le camp mélenchoniste. D’autant qu’il milite depuis plusieurs semaines pour concentrer le «vote efficace» des partisans de la gauche.

Avec Anne Hidalgo et Christiane Taubira en grande difficulté - l'ancienne garde des Sceaux pourrait même échouer dans sa quête des 500 parrainages -, quand Yannick Jadot peine à susciter l’engouement, Jean-Luc Mélenchon veut abuser de sa position de leader de la gauche pour se rendre indispensable. D’autant que le communiste Fabien Roussel, qui créé jusque-là une petite surprise, avec des pointages lui faisant atteindre les 5%, est mis en difficulté par des accusations d’emploi fictif comme attaché parlementaire, entre 2009 et 2014 (les instituts de sondage n’ont pas encore mesuré si ses scores en sont affectés).

Un personnage et des idées qui ne suscitent pas vraiment l'union

L’Insoumis pourrait donc appuyer un peu plus sa domination sur son camp politique et passer pour celui qui ferait obtenir un bon score à la gauche. A condition, bien sûr, que les électeurs suivent. Car rien ne dit que les socialistes, les écologistes, ou les communistes, aient envie d’abandonner leurs candidats originels, et leurs idéaux par la même occasion. Qu’il s’agisse de la laïcité, du rapport à la police, ou encore de la volonté d’une sixième République, les positions peuvent être diamétralement opposées entre certains électeurs de gauche et Jean-Luc Mélenchon. Sans parler de sa personnalité clivante, dont les emportements et le caractère autoritaire peuvent inquiéter.

«Le vote utile sera difficile à mettre en place», analyse Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay. «A l’heure actuelle, aucun candidat de gauche n’a la possibilité de se qualifier (au second tour) et on ne voit pas comment l’un pourrait fédérer toutes les voix. Ce n’est pas une addition mathématique», présente-t-il, en soulignant notamment que «l’électorat écolo ne peut, par exemple, pas être considéré comme véritablement de gauche, car on remarque qu’il se dirige ensuite plutôt vers Emmanuel Macron que vers un autre candidat de cette famille politique».

Une réserve de voix limitée

Alors que Jean-Luc Mélenchon pointe à 11%, selon les derniers sondages, l’expert en opinion publique estime que la réserve de voix pour atteindre un score potentiellement qualifiable au second tour est faible. «En 2017, il avait puisé dans celles de Benoît Hamon, qui avait commencé à près de 20% après la primaire et fini à 6%». A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon, qui était donné sous les 10% en janvier, avait finalement obtenu 19,58% des suffrages.

Or, cette année, «il n’y a pas de possibilité de vase communicant», explique Bruno Jeanbart. Les autres candidats de gauche stagnent au maximum à 5%. «Il lui faudrait capter toutes leurs voix pour aller au second tour, ce qui paraît impossible».

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