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Crack à Paris : face à la violence des drogués, les agents RATP menacent de fermer la station Porte de la Villette

Les agents RATP menacent d'exercer leur droit de retrait si rien n'est fait. Les agents RATP menacent d'exercer leur droit de retrait si rien n'est fait.[© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Une situation devenue «insoutenable». Alors que de nombreux toxicomanes végètent autour et dans la station de métro Porte de la Villette, sur la ligne 7, les agents RATP qui y travaillent menacent désormais d'exercer leur «droit de retrait». Ils envisagent de fermer carrément la station, si leur sécurité face à la violence de ces personnes en grande déshérence n'est pas garantie.

Les agents RATP font état d'un quotidien qu'ils jugent «infernal», fait d'agressions verbales et physiques, d'excréments sur les quais, de relations sexuelles dans les couloirs ou encore de scènes de consommation dans la station. Pire, ils comptabilisent jusqu'à 23 intrusions sur les voies en seulement deux mois.

«Les espaces de voyage sont envahis par les toxicomanes et dealers rendant la vie quotidienne de chacun infernale», explique le syndicat UNSA-RATP dans un communiqué. L'organisation évoque une «insécurité grandissante» qui entraîne des conditions de travail particulièrement «difficiles» pour les agents sur le terrain.

Reçu par la RATP et par Île-de-France Mobilités (IDFM), le syndicat appelle désormais la préfecture de police de Paris – qualifiée «d'acteur manquant» dans ce dossier – à agir sur le terrain. «Si rien ne change rapidement, l'UNSA-RATP accompagnera tous les salariés dans l'exercice de leur droit de retrait et exigera la fermeture de la station», prévient-il, alors qu'une réunion avec le comité social et économique de la RATP est prévue ce mardi 8 mars à ce sujet.

«Un dispositif spécifique déployé» dans la station

Des difficultés que ne nie pas la RATP, qui assure même être «pleinement consciente de l'inquiétude générée par cette situation» et souligne sa «priorité d'assurer la sécurité de ses voyageurs et de ses agents». Face au problème, la Région autonome des transports parisiens (RATP) assure mener plusieurs actions «sécuritaires et préventives» afin d'«accentuer la présence policière», «lutter contre le trafic de stupéfiants» et enfin, «prendre en charge les toxicomanes».

En outre, «un dispositif spécifique a été déployé» dans la station, avance la RATP, qui précise que ce dispositif se traduit notamment «par un renforcement du nombre d’agents "GPSR"» ("Sûreté RATP"), dont la présence est censé «dissuader les incivilités et rassurer les voyageurs». En parallèle, des agents de sécurité privés ont également été déployés sur le terrain, tandis que le recueil social «intervient fréquemment pour prendre en charge les populations fragiles».

De son côté, IDFM a rappelé son «objectif de rajouter 1.000 agents supplémentaires pour la sécurité dans les transports en commun» sur l'ensemble de la région Ile-de-France, tout en soulignant que la sécurité n'est normalement pas une compétence qui lui est dévolue. Pour autant, des discussions sont «actuellement en cours», pour déterminer si ce renfort de sécurité se concrétisera en nouveaux agents GPSR, en agents privés ou en maître-chiens, confie-t-on chez IDFM.

Et d'ajouter : «il y aura bien des équipes supplémentaires mais ce sera aux équipes de sécurité de la partie RATP de les gérer et de les mettre là où il faut». Expliquant que le sujet est en effet «très compliqué», IDFM espère que la mise en route «dans les prochains mois» du centre de coordination opérationnelle de sûreté (CCOS), placé sous l'égide de la préfecture de police de Paris, permettra «une bonne coordination entre les différents services de sécurité» déployés dans les transports en commun franciliens.

Pour rappel, le projet de créer un centre de commandement unique – qualifié de «PC sécurité» par la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse – avait été lancé en 2017, pour une mise en route initialement prévue pour 2019. Mais a pris du retard.

«Le bâtiment est terminé, le centre devrait être inauguré après la présidentielle», promet-on chez IDFM. A terme, il devrait permettre de traiter conjointement les incidents de terrain, qu'ils surviennent sur le réseau RATP ou sur celui de la SNCF. 

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