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«Les grands meetings 2022» : ce qu'il faut retenir du rassemblement de Jean-Luc Mélenchon à Lyon

Candidat de la gauche le mieux placé dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon était à Lyon ce dimanche pour un grand meeting à La Croix Rousse, avec pour objectif de renforcer sa position de seul choix «utile» pour les électeurs de gauche.

Ce rassemblement de l’Union populaire a eu lieu en plein air sur l’Esplanade du Gros Caillou, à cheval entre le 1er et le 4e arrondissement de Lyon. Des quartiers qui sont un véritable bastion politique de Jean-Luc Mélenchon : en 2017, 35,35% des électeurs du 1er arrondissement avaient voté pour l’Insoumis en chef au premier tour, et 25,35% pour le 4e arrondissement. C’est également à Lyon qu’il avait donné son premier meeting à hologramme, qui était retransmis en direct à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en février 2017.

Un meeting pour la paix

Actualité oblige, Jean-Luc Mélenchon, a qui l'on a souvent reproché sa position pro-russe, a ouvert son meeting sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. Sans ambiguïté, il a voulu «porter un message : Stop à la guerre ! Stop à l'invasion en Ukraine !».

Selon le candidat Insoumis, «l'invasion de l'Ukraine change le cours de l'Histoire. Vladimir Poutine commence un nouvel ordre mondial basé sur la force. Monsieur Poutine est seul responsable, parce que c'est lui qui a décidé de passer à l'acte.»

Une actualité qui lui a également permis d'évoquer certaines de ses positions, comme son souhait de sortir de l'Otan, de faire de la France «un pays non aligné, qui ouvrira la discussion internationale [...] pour le désarmement nucléaire du monde».

Jean-Luc Mélenchon a ensuite déroulé ses thèmes favoris, qui le placent pour le moment en porte-étandard de la gauche dans cette élection. Que ce soit la mise en place d'un «héritage maximum» («Au-delà de 12 millions d'euros d'héritage, on donne tout aux jeunes pour financer l'allocation d'autonomie à 1.063 euros par mois»), le blocage des prix des produits de première nécessité, la hausse du Smic à 1.400 euros par mois, la retraite à 60 ans, le rétablissement de l'ISF ou encore la «planification écologique».

Le candidat à la plus haute fonction du pays s'en est également pris à celui auquel il espère succéder : Emmanuel Macron. «Il y a deux jours, nous avons reçu une lettre de Macron, a-t-il lancé à la foule réunie à La Croix Rousse. Il paraît que nous vivons mieux ? Cinq milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. Il y a 9 millions de pauvres dans notre pays, dont 300 000 de plus sous son mandat !»

Albert Camus invoqué

Il a également exposé ce qui, selon lui, le distingue du chef de l'Etat et de la plupart des candidats. «Il y a deux manières de gouverner, a-t-il assuré. Couper dans les dépenses et créer du malheur, ou gouverner par les besoins et y répondre. Dès lors que vous y répondez, vous faites tourner la grande machine de l'économie. Cela crée des emplois et des petits bonheurs.»

Enfin, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur la situation internationale pour conclure ce «meeting pour la paix», empruntant les mots d'Albert Camus, après les drames D'Hiroshima et de Nagazaki : «Nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une véritable société internationale [...]. Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison.»

Jean-Luc Mélenchon est pour l’heure crédité de 11% des voix au premier tour, selon le dernier baromètre OpinionWay pour CNEWS, et reste en cinquième position derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen en meeting hier dans le Gard, Eric Zemmour et Valérie Pécresse. Il reste cependant le candidat de gauche qui parvient à fédérer le plus d’électeurs derrière lui.

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