En direct
A suivre

Psychodon : 1 jeune sur 4 déclare être malheureux

Problèmes familiaux, difficultés financières, enjeux environnementaux... Les raisons de ce mal-être chez les jeunes sont nombreuses. [Pixabay]

Alors que le second tour de l'élection présidentielle se tient ce dimanche, le Psychodon, qui vise à accompagner, soutenir et sensibiliser le plus grand nombre sur les maladies psychiques, interpelle le ou la futur(e) président(e) de la République sur la santé mentale des jeunes.

Dans ce texte mis en ligne sur le site de l'organisation, Didier Meillerand, fondateur du Psychodon, tire la sonnette d'alarme en expliquant que «les 16-24 ans sont victimes de traumatismes psychiques sans précédent».

«Ils sont imprégnés des regards de leurs parents effarés par les attentats de 2001. Ils ont vu les images des attentats de Charlie Hebdo, sur les terrasses des cafés, dans les églises, sur le front de mer à Nice. Ils accèdent à leurs magasins préférés pour acheter des vêtements ou de la musique en franchissant des portiques et en montrant le contenu de leur sac. Cette génération vient de vivre une crise sanitaire avec des masques sur le visage. Et maintenant, les jeunes voient à la télévision les images violentes d’une guerre en Ukraine à la porte d’une Europe que l’on croyait tous en paix», poursuit Didier Meillerand.

Une succession d’événements qui, dit-il, «n’a de cesse de cumuler des blessures psychiques au moment où la joie de vivre et l’insouciance devraient avoir toute leur place».

L'urgence est en effet grande et les données sur le sujet éloquentes. Le 10 mars dernier, le Psychodon organisait d'ailleurs un grand Live digital dédié à la santé mentale des jeunes, au cours duquel ont été dévoilés les résultats d’un sondage dédié et exclusif fait par l'institut OpinionWay pour le Psychodon.

Principal enseignement de cette enquête réalisée sur un panel représentatif, un jeune sur quatre (25 %) déclare être «malheureux».

Un constat alarmant alors que, dans le détail, 20 % des 16-24 ans se disent «pas vraiment heureux», et 5 % «pas du tout heureux». Un tiers des interrogés ne sont «ni heureux, ni malheureux». 

Problèmes familiaux, difficultés financières, enjeux environnementaux... Les raisons de ce mal-être sont nombreuses. Mais les deux principales causes citées par les répondants sont les études (61 %) et les relations amoureuses (37 %). 

les-elements-qui-provoquent-le-plus-danxiete-chez-les-jeunes_1_6228d4ca5fd7d.png

Ce mal-être se manifeste par du stress, de l'anxiété ou de la tristesse. Mais plus inquiétant encore : près d'un jeune sur quatre (24 %) déclare avoir des pensées suicidaires. Les adolescents sont particulièrement touchés. 30 % des 16-18 ans songent parfois au suicide, contre 16 % des 22-24 ans. 

La moitié des jeunes a déjà renoncé à aller voir un psy 

Malgré leurs idées noires, près de la moitié des jeunes (45 %) ont déjà renoncé à consulter un psychologue. Pour la majorité d'entre eux (49 %), il s'agit d'abord d'une question de moyens financiers. Ils sont donc 9 sur 10 à considérer que les séances chez le psy devraient être remboursées. 

Cette question est d'ailleurs de plus en plus abordée. Depuis avril 2022, le dispositif MonPsy permet le remboursement de huit consultations par année civile, à condition d'avoir une prescription médicale. Le remboursement s'élève à hauteur de 40 euros pour la première et 30 euros pour les suivantes. A noter qu'une séance chez le psychologue est actuellement facturée entre 40 et 70 euros. 

En plus d'interpeller le ou la futur(e) locataire de l'Elysée, le Psychodon a lancé cette année une grande campagne «Jeunes et santé mentale». Elle a pour objectif de mettre en valeur les initiatives pour accompagner les jeunes en souffrance psychique. La génération des 15-25 ans, «porte des traumatismes cumulés», insiste Didier Meillerand, fondateur du Psychodon. Espérant faire de ce combat pour la santé mentale des jeunes une grande cause nationale, il encourage également tous les décideurs et porteurs de projets en lien avec les jeunes et la santé mentale à se rapprocher du Psychodon, avant la tenue, le 13 juin prochain à Paris, à l'Olympia, d'un grand concert caritatif. 

Enquête réalisée entre le 18 et le 21 février sur un échantillon représentatif de 540 jeunes âgés de 16 à 24 ans, selon la méthode des quotas. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités