Alors l'épidémie repart à la hausse en France, le pass vaccinal prend fin ce lundi. Les objectifs sanitaires fixés par le gouvernement pour lever les restrictions n'ont pourtant pas tous été atteints.
Le 22 février, le ministre de la Santé Olivier Véran avait affirmé devant une mission d'information du Sénat qu'il était possible de lever le pass vaccinal à la mi-mars sous certaines conditions.
Levée du #passvaccinal : "Il faudrait être à 1500 patients en réa : au rythme actuel on y sera dans 2 ou 3 semaines. Il faudrait aussi un taux d’incidence faible (300-500 maximum). On va l’atteindre, et là aussi d’ici 2 ou 3 semaines maxi, c’est une bonne nouvelle." @olivierveran pic.twitter.com/I0MMnyIrTK
— Public Sénat (@publicsenat) February 22, 2022
«Il faudrait qu'on redescende en-dessous de 1.500 patients Covid en réanimation», avait ainsi déclaré le ministre.
Or ce dimanche 13 mars, 1.855 personnes se trouvaient toujours en service de réanimation. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis le pic de la mi-janvier (près de 4.000 patients en réanimation) mais qui demeure au-dessus du seuil fixé par Olivier Véran.
DES INDICATEURS PAS TOUT À FAIT AU VERt
«Il faut que la facteur R de reproduction soit durablement inférieur à 1 et qu'on ait atteint un niveau d'incidence qui soit assez faible, entre 300 et 500 au maximum», avait ajouté le ministre.
Concernant le taux R de reproduction, l'objectif semble atteint puisqu'il est de 0,81, ce qui signifie qu'un malade contamine 0,81 autre personne en moyenne. Mais ce taux augmente sensiblement puisqu'il était de 0,63 la semaine passée.
Le taux d'incidence est lui de 546 cas positifs pour 100.000 habitants, un chiffre qui diminue de 7% par rapport à la semaine dernière mais reste supérieur au seuil fixé par Olivier Véran.
la charge hospitalière en baisse
Si plusieurs indicateurs semblent être dans le rouge, le gouvernement n'a pas l'intention de revenir sur la levée des restrictions.
«Nous constatons actuellement un rebond (...) le Covid ne baisse plus, il augmente même. Au vu des derniers chiffres d’hier, c’est 20 % d’augmentation», a reconnu Olivier Véran vendredi lors d’un déplacement en Isère.
«La charge hospitalière continue de baisser mais le rythme de cette diminution a commencé à se ralentir, donc nous sommes extrêmement vigilants», a-t-il ajouté.
Le gouvernement garde le cap
Toutefois, le calendrier de levée des restrictions sanitaires est maintenu, a souligné le ministre. «Nous serons lundi dans les objectifs que nous nous étions fixés, il n'y a donc pas de difficulté à aller au bout de la démarche de la fin du pass vaccinal et la fin du masque, sauf dans les transports».
Selon les projections les plus pessimistes de l'Institut Pasteur, dévoilées jeudi, le pic des contaminations «pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars», un chiffre élevé mais «très inférieur au pic de janvier».
Le regain épidémique actuel pourrait s'expliquer par la présence du sous-variant «BA.2» d'Omicron, plus transmissible et devenu majoritaire en France, le relâchement de certains comportements ou encore l'impact de la rentrée scolaire.