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Attentats de Toulouse et Montauban : ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

«Dix ans ont passé» mais ils «ne feront jamais oublier ce mois de mars 2012», a assuré Emmanuel Macron, ce dimanche 20 mars. Le président de la République s'exprimait alors à Toulouse, lors d'une cérémonie en hommage aux sept victimes des attentats commis par Mohammed Merah.

Le souvenir de la «tragédie»

Emmanuel Macron a profité de cette prise de parole pour nommer chacune des personnes tuées par le terroriste, retraçant «les 3 actes de cette tragédie». D'abord le meurtre du maréchal des logis-chef Imad Ibn Ziaten, tué le 11 mars 2012 à Toulouse. Lui qui, refusant de se coucher comme le lui avait demandé Mohammed Merah, «nous a rappelé que la France ne se couchait devant personne, même face à la terreur, même devant la mort», a ajouté Emmanuel Macron.

«Quatre jours plus tard», trois autres militaires croisaient le chemin du même terroriste à Montauban. Le caporal Abel Chennouf, 25 ans, «foudroyé par trois balles dans le dos» mourrait alors qu'il «aurait dû être père un mois et demi plus tard». Le 1e classe Mohamed Legouad perdait lui aussi la vie, à 23 ans, après avoir «servi chaque jour le courage et la liberté» en embrassant la vie militaire. Le caporal Loïc Liber réchappait quant à lui de l'attaque «mais ne pourra plus jamais marcher», a déploré le président de la République.

Le troisième et dernier acte prenait forme le 19 mars, lorsque l'«horreur» frappait «les visages de l'innocence». Ce jour-là Mohammed Merah a visé l'école juive Otzar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah, abattant Jonathan Sandler, un professeur, ainsi que ses fils Gabriel, 3 ans, «qui avait encore sa tétine à la bouche», et Arié, 6 ans. Le terroriste a également tué la petite Myriam Monsonego, alors âgée de 8 ans.

Dix ans de lutte contre le terrorisme

«Depuis 10 ans, face aux drames et à leur répétition, nous n'avons pas baissé la tête, nous n'avons pas non plus baissé les bras [...] recherchant sans trève l'équilibre entre la défense de nos libertés et le renforcement de notre sécurité», a assuré Emmanuel Macron lors de cet hommage.

Le président de la République a insisté sur le fait que «la France a combattu les terroristes en Syrie, au Mali», saluant les «soldats qui ont affronté la guerre loin de chez eux pour que nous puissions vivre en paix».

Les «effectifs et les moyens des services de renseignement de nos forces de sécurité intérieure» ont été renforcés, la coordination a été améliorée et de «nouvelles techniques» ont été recherchées, afin d'«empêcher par tous les moyens sur notre sol le terrorismes islamiste et toutes les attaques», énumérait Emmanuel Macron.

Qualifiant ce combat de «défi de nos générations», il a affirmé que «la justice» avait aussi été adaptée, «en augmentant les peines» et en «renforçant les moyens et les coopérations». «Nous nous sommes attaqués à ceux qui, au nom d'une vision dévoyée de l'Islam, s'en prenaient aux principes, aux valeurs de la République pour la diviser, l'affaiblir».

Le combat contre l'antisémitisme

Au cours de son discours, le président de la République a associé le combat contre le terrorisme à celui contre l'antisémitisme, «y compris celui qui se cache sous le masque de l'antisionisme». Une lutte qu'il dit également «ancrée au coeur» de la présidence française du Conseil de l'Union européenne.

Dans cette optique, la France a, selon le chef d'Etat, oeuvré contre la haine et le racisme sur les réseaux sociaux, mais aussi «adopté la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah», fin 2019. En mars dernier, le Conseil des ministres a par ailleurs «prononcé la dissolution de deux collectifs antisémites, dont le collectif toulousain "Palestine vaincra"», a ajouté Emmanuel Macron. «Parce que l'antisémitisme et l'antisionisme sont les ennemis de notre République».

L'«amitié» entre la France et Israël

«La mémoire de mars 2012» est une «histoire qui doit être écoutée comme une leçon et transmise comme un pacte», a déclaré le président de la République. Un pacte qui lie notamment la France à Israël, dans leur combat commun «pour l'universalisme».

Saluant la présence d'Isaac Herzog, le président de l'Etat d'Israël, à Toulouse, Emmanuel Macron a souligné son «courage» et son «engagement [...] au nom de la paix, face à la guerre lancée en Ukraine par la Russie, pour chercher une médiation». Promettant que la France «se tiendra aussi comme une puissance d'équilibre», le chef d'Etat français a appelé de ses voeux «la continuité de l'amitié qui est celle de nos deux nations».

Au travers de cet hommage aux victimes des attentats de 2012, Emmanuel Macron souhaitait à la fois «raviver le souvenir» et «refonder notre engagement à combattre». «Nous sommes plus forts que les terroristes» et «vous avez déjà gagné, a soutenu le président de la République face à l'assistance. Nous avons tenu, nous tenons et nous tiendrons [...] Parce que nous continuerons de transmettre ce que nous avons ensemble de plus précieux, la sève de notre République : la liberté, l'égalité, la fraternité». 

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