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Logement : près de la moitié des agences immobilières accèdent aux exigences discriminatoires des propriétaires, selon SOS Racisme

Une agence immobilière sur quatre refuse de procéder à la sélection des potentiels locataires et laisse le choix aux propriétaires. [BORIS HORVAT / AFP]

Environ une agence sur quatre accepte d’effectuer une sélection des potentiels locataires sur la base d’un critère discriminatoire racial, selon une nouvelle enquête de SOS Racisme.

Après un testing réalisé par l'association auprès de 136 agences immobilières de plusieurs villes de France et révélé par Franceinfo, 48,5% ont avouer répondre favorablement aux exigences discriminatoires des propriétaires dont elles gèrent le logement.

Même si elles rempliraient toutes les conditions, les personnes d’origine maghrébine ou subsaharienne «ont une chance sur deux de contacter une agence qui accepterait de pratiquer ou de laisser pratiquer une discrimination à leur endroit», déplore SOS Racisme. Clairement, une agence sur quatre refuse de procéder à la sélection des candidats et laisse le choix aux propriétaires pour «éviter les problèmes de voisinage». Cet échantillon représente 32 agences sur 136.

Contacté par un militant de l’association, le directeur d’une agence immobilière reconnaît avoir fait une sélection des potentiels locataires sur la base d’un critère discriminatoire racial. «On n’a pas le droit de le faire mais je le fais déjà dans la sélection de mes rendez-vous», affirme-t-il.

«On est dans un quartier assez aisé et on ne peut pas placer n’importe qui», a dit une autre directrice de l’une des agences immobilières testées.

Au total, ce sont 34 agences sur 136 qui acceptent la sélection sur la base d’un critère discriminatoire racial.

SOS Racisme réclame des sanctions

Néanmoins, sur l’ensemble des agences immobilières testées, une agence sur deux refuse d'accepter les exigences discriminatoires des propriétaires, soit 70 agences sur 136, toujours selon la même enquête.

Les agences interrogées appartiennent notamment au réseau de la FNAIM, mais aussi à Century 21, Guy Hocquet, Stéphane Plaza et Orpi.

Il y a trois ans, une enquête réalisée par la même association avait montré que 51% des agences accepteraient l’ordre discriminatoire. Une situation qui ne cesse de perdurer, selon SOS Racisme. Pour freiner la sélection sur la base d’un critère discriminatoire racial, l’association réclame «un renforcement des sanctions pénales en cas de discrimination» ainsi que «la mise en place d’un ordre disciplinaire» en rétablissant la fonction disciplinaire du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière, supprimée par la loi Elan de 2018.

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