En direct
A suivre

Paris : les élus de l'opposition réclament l'abandon de la «zone à trafic limité» (ZTL)

En 2024, le boulevard Saint-Germain marquera la limite sud de la zone à trafic limité. En 2024, le boulevard Saint-Germain marquera la limite sud de la zone à trafic limité. [© ERIC PIERMONT / AFP]

Alors que la municipalité parisienne a récemment annoncé que le projet d'instaurer une zone à trafic limité (ZTL) dans le centre de la capitale allait être reporté en 2024, certains élus d'opposition font part de leurs inquiétudes, s'ils ne réclament pas tout simplement son abandon.

Le débat s'annonce encore animé au prochain Conseil de Paris, qui s'ouvre ce mardi 22 mars. Beaucoup des groupes d'élus parisiens ont en effet prévu de revenir sur le projet de ZTL – présenté en mai 2021 et annoncé initialement pour 2022 puis reporté en 2024 – qui vise à interdire la circulation de transit dans Paris Centre ainsi que dans la partie haute des 5e, 6e et 7e arrondissements.

Des élus mobilisés

C'est le cas du principal groupe d'opposition de droite, Changer Paris, qui a déjà prévu de déposer un vœu pour tout bonnement demander «l’abandon du projet d’aménagement visant à créer une ZTL dans le centre de Paris, en raison de son impact économique, environnemental et sécuritaire défavorable pour les Parisiens et les Franciliens».

capture_decran_2022-03-20_a_14.54.44_623732a938a11.png

Car rebaptisée «zone apaisée Paris-Centre-Saint-Germain», la ZTL concerne pourtant selon eux «l'ensemble de Paris et de ses communes limitrophes» et «bouleversera le quotidien de centaines de milliers de Franciliens». Les élus Changer Paris déplorent le risque d'«accroissement de la congestion du trafic parisien» et de «report massif des véhicules vers d'autres voies».

Ils dénoncent également «la création d’un double sens de circulation sur le boulevard Saint Germain, auquel les maires du 6e [Jean-Pierre Lecoq] et du 7e [Rachida Dati] ont toujours manifesté leur opposition». «En général, on piétonise quelques rues mais faire toute une zone, c’est complètement ahurissant», affirme l'un d'entre eux, David Alphand.

Maud Gatel, la présidente du groupe des élus MoDem, Démocrates et Ecologistes au Conseil de Paris, émet elle aussi des réserves sur ce projet et préfèrerait de son côté la mise en place d'une «zone résidentielle dans le centre de Paris». Si cette élue du 15e se dit «en faveur de la réduction de la place de la voiture» dans la ville, elle est clairement moins favorable à «la limitation voire de l’interdiction des déplacements de transit».

«La ZTL est une usine à gaz, parfaitement illustrée par le retard qu'a pris ce projet. On voit bien que cela n'a pas de sens», estime la députée de la 11e circonscription de Paris, craignant qu'il y ait «un phénomène de report» de la circulation «sur les autres arrondissements». Et de lancer : «ils ont réinventé l'attestation de confinement».

Des justificatifs jugés «intrusifs»

Car en l'état actuel du projet, c'est justement la question du contrôle à l'entrée et à la sortie de la ZTL qui est vivement critiquée. Interrogé à ce sujet, le premier adjoint à la mairie de Paris, David Belliard, a toujours admis qu'il n'y aurait pas de contrôle à l'entrée dans la zone, mais à la sortie, via des contrôles aléatoires réalisés par les policiers municipaux.

Juste histoire de «montrer patte blanche», à l'aide de «justificatifs», avait-il expliqué. Et s'était ensuite défendu en affirmant que «garder un ticket de caisse ou un justificatif [était] un effort, mais un effort somme toute modeste pour permettre de limiter la circulation». Mais sa formule avait choqué les élus parisiens, dont certains jugent ces «justificatifs aussi absurdes qu'intrusifs».

Le 17 février dernier, la préfecture de police de Paris avait quant à elle émis de «fortes réserves» sur le projet «tel qu'envisagé», expliquant dans un communiqué que «les caractéristiques actuelles du projet risqu[aient] de créer des difficultés pour la circulation des services de secours et de police en périphérie de la zone, et pourraient par ailleurs avoir un impact négatif pour l'activité économique de la capitale».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités