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Scandale Buitoni : des rongeurs trouvés dans l'usine, le préfet y interdit la production de pizzas

Deux «inspections d'hygiène approfondies» ont été menées dans l'usine de Caudry. [FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

La préfecture du Nord a annoncé mercredi avoir interdit la production de pizzas au sein de l’usine Buitoni de Caudry (Hauts-de-France), après une série de cas graves de contamination d’enfants par la bactérie Escherichia coli. Plusieurs décès pourraient être liés à la consommation de ces produits.

Pour rappel, depuis fin février, la France connaît une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination à l'E. coli. Les autorités sanitaires ont confirmé que plusieurs de ces cas sont liés à la consommation de pizzas Fraîch'Up de Buitoni, produites sur le site de Caudry.

Dans le cadre de cette alerte, «deux inspections d'hygiène approfondies» ont été menées les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Elles ont montré «un niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène» au sein de l'établissement de Caudry, ce qui a conduit à la publication, le 1er avril dernier, d'un arrêté préfectoral. Ce dernier stipule que «l'activité industrielle de production alimentaire» a été stoppée «en ce qui concerne les deux lignes de production de pizzas de l'usine».

La «présence de rongeurs et l'absence de moyens de protection contre l'entrée des nuisibles et de lutte contre les nuisibles efficaces et adaptés à une activité alimentaire» sont notamment pointées du doigt. L'arrêté dénonce aussi le «manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage».

La «mise en conformité» de l'usine exigée

Autant d'anomalies qui «constituent une source importante de contamination microbiologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées dans l'établissement, qui dès lors présentent ou sont susceptibles de présenter un danger pour la santé des consommateurs».

Le 31 mars, le groupe Nestlé, qui détient la marque Buitoni, avait pourtant assuré que 75 prélèvements réalisés dans l'usine étaient «tous négatifs». Ce mercredi 6 avril, en réaction à cette décision préfectorale, Buitoni a déclaré : «La sécurité et la qualité restent notre priorité absolue». Le porte-parole de l'entreprise a affirmé «coopérer étroitement avec les autorités dans le cadre de leur enquête», promettant de travailler «sur un plan d'action et des mesures appropriées».

La préfecture n'autorisera la reprise de la production qu'à la condition de «la mise en conformité de l'usine vis-à-vis de ses obligations en termes d'hygiène alimentaire» et «de contrôles et de maîtrise des risques microbiologiques». Dans le même temps, l'enquête pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d'autrui» se poursuit. Ouverte le 22 mars, elle est menée par le pôle de santé publique du parquet de Paris.

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