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Prolongement de la ligne 10 : une association décidée à faire bouger les choses «d'ici à la fin de l'année»

Aujourd'hui, le terminus de la ligne 10 est la Gare d'Austerlitz. Aujourd'hui, le terminus de la ligne 10 est la Gare d'Austerlitz. [© Jacques DEMARTHON / AFP]

C'est un vieux projet : celui de prolonger la ligne 10 entre la Gare d'Austerlitz et Ivry-sur-Seine (94), voire jusqu'à Vitry-sur-Seine (94). Laissé quelque peu à l'abandon ces dernières années, il est pourtant porté par de nombreux riverains, entreprises et collectivités locales. A leur tête, l'association «La Grande 10» entend fait bouger les choses «d'ici à la fin de l'année».

«On est confiant mais on sait que 2022 est une année déterminante», explique Grégory Géminel, le directeur de l'association, qui assure que le territoire compris entre le 13e arrondissement de Paris et la future station des Ardoines (Vitry-sur-Seine) sur la ligne 15 du Grand Paris Express «a besoin de transports en commun structurants».

Un prolongement jugé «nécessaire»

Et pour cause, celle ligne doit traverser l’un des plus dynamiques secteurs d’aménagement métropolitain, avec les ZAC de Paris-Rive-Gauche et d'Ivry-Confluences puis celle des Ardoines et de Seine-Gare à Vitry-sur Seine. Des projets inscrits «en opération d’intérêt national», rappelle Grégory Géminel.

«Ça se densifie sur des terres anciennement industrielles», souligne celui qui est convaincu de l'intérêt du prolongement de la ligne 10, «pour soulager le RER C» mais aussi «pour irriguer ces nouveaux lieux de travail», tels que les tours Duo actuellement en construction et ce, alors qu'à terme selon lui, jusqu'à 60.000 habitants, 30.000 étudiants et plus de 100.000 salariés y sont attendus «d'ici à 2030».

Aujourd'hui, pourtant, «le projet est en stand-by» et «a pris beaucoup de retard», avec «la situation d'Ile-de-France Mobilités (IDFM)» notamment financière «compliquée», avance le directeur de l'association, qui estime que «si rien n'est décidé aujourd'hui, la suite risque d'être compliquée».

Maintenant ou jamais donc ? Stoppé par la crise sanitaire, touché par les difficultés financières d'IDFM et suspendu aux résultats de l'élection présidentielle, le projet n'en finit plus d'être repoussé. En 2018, des études avaient déjà montré le bienfondé d'une telle opération «sur les plans économique, social et environnemental».

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«Le dossier est très bien charpenté [...] et les études réalisées nous disent que notre projet n'est pas une lubie et est bien pertinent voire nécessaire», assure Grégory Géminel, qui énumère les interconnexions – avec la ligne 6 à la station Chevaleret, avec la ligne 14 à la station Bibliothèque François-Mitterrand ou encore avec la ligne de tram T3a et la ligne 15 du Grand Paris Express – qui pourraient être permises par le prolongement de la ligne 10.

La balle dans le camp de l'Etat ?

Si lui assure qu'il «faut passer à l'étape d'après», il n'en demeure pas moins que l'association – portée par la mairie de Paris et celle d'Ivry-sur-Seine, par les habitants et par de puissantes entreprises installées sur le territoire – n'a aucun pouvoir de décision à ce sujet. Ni même Ile-de-France Mobilités d'ailleurs. La balle est dans le camp de l'Etat, qui – dans le cadre du contrat de plan Etat-Région (CPER) – doit permettre de lancer et (surtout) financer de nouvelles études.

Un aspect confirmé par IDFM. L'autorité organisatrice des transports en commun en Ile-de-France affirme en effet que ce projet de prolongement «a vocation à être considéré dans le cadre de la préparation du prochain contrat de plan Etat-Région, pour lequel l’ambition – et donc la contribution [financière] de l’Etat – reste inconnue à ce jour». Et rappelle que la région «connaît déjà depuis plusieurs années un investissement sans précédent dans les transports en commun», avec les prolongements des lignes 14, 4 et bientôt 12.

En attendant, la ligne 10 n'est pas exclue de ces investissements, explique-t-on chez IDFM, qui annonce que cet axe, dans son tracé actuel, «sera la première ligne du réseau de métro francilien à accueillir le nouveau train MF19», qui sera ensuite «déployé sur les lignes 3, 3bis, 7, 7 bis, 8, 12 et 13» dans les prochaines années. «Des trains ultra-modernes équipés d’écrans permettant de diffuser des informations aux voyageurs pendant l’ensemble de leurs parcours».

Réunis ce mardi 12 avril pour en discuter, les membres de l'association «La Grande 10» entendent bien se battre jusqu'au bout, avec comme premier objectif de faire voter le financement du DOCP (dossier d’objectifs et de caractéristiques principales) afin notamment de «définir le tracé» et de «libérer les zones traversées des mesures conservatoires». Eux envisagent même de pouvoir lancer les travaux en 2025, pour une mise en service du prolongement de la ligne «avant 2030».

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