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Présidentielle 2022 : retraites, sécurité, pouvoir d’achat… ces sujets qui pourraient faire pencher la balance entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'opposent sur de nombreux sujets. [AFP]

Derrière les qualifications d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle, ce sont deux visions de la société qui s’opposent. Les adversaires proposent des projets différents sur des thèmes majeurs, à même de faire basculer les votes d'un côté ou de l'autre.

Pouvoir d’achat

Thème phare de cette campagne 2022, le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro un des Français. Face aux hausses des carburants, des énergies ou de l’alimentation, les électeurs attendent de l’aide.

Marine Le Pen a annoncé vouloir supprimer complètement la TVA (20 % du prix) sur un ensemble de 100 produits considérés de première nécessité (les pâtes, les couches, l’huile…). Elle compte également diminuer cette TVA à 5,5 % pour l’essence, le gaz ou le fioul. Elle veut aussi augmenter de 10 % les salaires, en promettant une exonération fiscale aux patrons le faisant, et faire passer le minimum vieillesse à 1.000 euros par mois.

De son côté, Emmanuel Macron s’appuie sur le bouclier tarifaire qu’il a mis en place pour éviter l’envolée des prix de l’énergie. Le président sortant veut tripler sa prime exceptionnelle (actuellement de 1.000 ou 2.000 euros) versée par les entreprises aux salariés à faible revenu et porter la retraite minimale à 1.100 euros. Son projet majeur est surtout de regrouper toutes les aides sociales pour les verser automatiquement à la source aux personnes pouvant y prétendre.

Sécurité

Dans un contexte où est ressenti une augmentation de la violence quotidienne, Emmanuel Macron est régulièrement pointé du doigt sur son manque de dynamisme concernant la sécurité. Dans cette campagne, il a cependant vanté son action pour la protection des femmes (bracelets anti-rapprochement, téléphones grave danger) ou la lutte contre le trafic de drogue. Emmanuel Macron veut s’appuyer sur un développement des amendes pour certains délits (consommation de stupéfiants, harcèlement de rue).

Marine Le Pen est plus à l’aise sur le sujet, dans un style plus ferme. Ces mesures phares sont la suppression des peines non contraignantes (rappel à la loi, travaux d’intérêts généraux) pour punir par de la prison ferme (même pour une courte durée) ou une amende chaque délinquant. La suppression des réductions de peine et de leurs aménagements automatiques est aussi évoquée. La présomption de légitime défense sera accordée aux forces de l’ordre, les étrangers condamnés seront renvoyés et les harceleurs de rue seront inscrits au fichier des criminels et délinquants sexuels.

Retraites

Sur le thème des retraites, Emmanuel Macron a frappé fort en dévoilant avant le premier tour son souhait de voir l’âge de départ être rehaussé à 65 ans. S’il a ensuite reculé, en laissant entendre que cela pourrait finalement être 64 ans, sa posture est franche. Son objectif est d’augmenter les pensions minimales de 980 à 1.100 euros et de hausser de 4 % toutes les pensions. Pour cela, «vu qu’on ne va pas augmenter les cotisations des travailleurs, il faut demander de travailler plus longtemps», a-t-il justifié. Le dispositif des carrières longues sera maintenu, les régimes spéciaux seront supprimés pour les nouveaux entrants.

Marine Le Pen compte de son côté conserver l’âge de départ à 62 ans et le descendre à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans (si au moins quarante annuités de cotisation). Elle veut indexer le montant des pensions sur l’inflation et porter le minimum retraite et l’allocation de solidarité aux personnes âgées à 1.000 euros. Elle souhaite également réintroduire la demi-part fiscale pour les veuves ou veufs, pour réduire leurs impôts.

Immigration

L’immigration est un sujet d’extrême divergence entre les deux finalistes à la présidentielle. S’il n’est plus le thème majeur d’une Marine Le Pen qui a cherché à lisser son image, il n’en reste pas moins primordial dans son programme. Elle compte rétablir des contrôles aux frontières, durcir l’octroi du droit d’asile, rendre très limité le regroupement familial et supprimer le droit du sol. L’entrée irrégulière en France redeviendra un délit et aucun clandestin ne pourra être naturalisé (sauf cas exceptionnel). La priorité nationale pour l’emploi ou le logement sera appliquée.

Emmanuel Macron compte sur l’Europe pour limiter l’immigration illégale, via le dispositif FRONTEX. Il souhaite que le délai d’instruction des demandes d’asile soit raccourci et que des «passeports talents» soient donnés aux individus en situation irrégulière pouvant aider les entreprises françaises.

Institutions

Concernant les institutions, Marine Le Pen compte utiliser le référendum comme levier de pouvoir. Considérant que le pays connait une crise démocratique, elle souhaite permettre aux Français de s’exprimer directement sur toute une série de sujets, ce qui lui permettrait aussi de contourner le Parlement et le Conseil constitutionnel. Elle est également en faveur de la proportionnelle pour les législatives et pour l’instauration d’un septennat non-renouvelable, afin d’empêcher que le président ne soit «dans une campagne électorale permanente» pour se faire réélire.

Emmanuel Macron aussi s’est dit en faveur d’un septennat, mais il souhaite qu’il puisse être reconduit. Il compte y associer des élections législatives à mi-mandat. Il est également pour l’instauration la proportionnelle à l’Assemblée nationale. Le président sortant n’est pas opposé à l’utilisation du référendum sur certains sujets (notamment les retraites). Attaqué sur le fait qu’il n’a pas tenu ses promesses de 2017 concernant la réforme des institutions, il a indiqué qu’il s’agissait cette fois de pistes, et non d’engagements.

Europe

L’Europe est là encore un sujet de fort désaccord entre les deux. Pro-européen affiché, Emmanuel Macron ne manque jamais une occasion de vanter l’importance d’inscrire la France au sein d’une UE qui s’occuperait de certaines politiques (l’immigration, l’armée, l’énergie…). Des opposants pointent le risque de dissoudre la souveraineté du pays, en la transférant petit à petit à Bruxelles.

Marine Le Pen entend de son côté affirmer l’indépendance de la France face à l’UE, en assurant la supériorité des lois françaises sur celles européennes. La souveraineté des nations doit être respectée. «Je veux une Europe de coopération mais pas une Europe qui menace ou fait du chantage», a-t-elle dit. Ces adversaires pointent qu’elle pourrait être mise à l’écart par les autres Etats membres.

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