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Alain Bauer sur le conflit russo-ukrainien : «La Russie ne peut pas perdre, et elle ne peut pas gagner»

Invité de la Matinale de CNEWS ce vendredi 13 mai, Alain Bauer, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, a estimé sur la guerre en Ukraine que «La Russie ne peut pas perdre, et elle ne peut pas gagner»

À la question «à la fin, qui gagne le conflit russo-ukrainien ?», la réponse d’Alain Bauer est limpide : «personne». Selon le professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, «la Russie ne peut pas perdre et elle ne peut pas gagner».

La situation serait bien plus complexe qu’une victoire ou une défaite dans l’un ou l’autre camp. «Le problème, c’est guerre froide, paix brûlante. Un dispositif de guérilla permanent, avec des points de fixations : un petit mouvement en Transnistrie, en Abkhazie, une explosion ici, une grande manifestation en Moldavie pour montrer qu’il ne faut pas rigoler».

«Poutine souhaite une Russie pure»

Selon Alain Bauer, «quels que soient les leaders du Kremlin, ils sont tous d’accord sur cette ligne-là : le président Poutine, le patron du Conseil de sécurité nationale Patrouchev, toute l’élite russe».

Le professeur de criminologie appliquée a expliqué qu’il s’agit d’une volonté claire des pouvoirs russes. «Poutine le dit lui-même, ça [lui] permet d’épurer la Russie. Tous les éléments dissidents, tous ceux qui sont pas d’accord, les occidentalisés, partez, même les oligarques, foutez le camp, nous n’avons plus besoin de vous».

Il s’agit donc d’un conflit qui va au-delà de la conquête de territoire, mais une politique d’eugénisme : «Dans la réalité, [ils] veulent une Russie pure, slavo-orthodoxo-russe, impériale au sens de l’organisation du système».

«Que Poutine meurt ou ne meurt pas, ne changera rien»

De même, Alain Bauer affirme qu’il s’agit «d’une politique obsessionnelle», et que «le fait que Poutine s’en aille ou ne s’en aille pas, qu’il meurt ou ne meurt pas, ne changera rien à la politique impériale de la Russie».

Les dirigeants russes seraient d’ailleurs inspirés par l’Histoire de leur pays, «qui se réfère à Catherine II ou Pierre Ier le Grand», en recréant «un narratif formidable sur le sujet». Dès lors, l’absence de Poutine ou des élites à la tête de la nation ne changerait rien.

Sur la suite à envisager pour le conflit russo-ukrainien, Alain Bauer ne se montre guère optimiste. «Nous sommes dans un processus long, lent, compliqué, de haute intensité pour ce que nous vivons et de longue intensité pour ce que nous allons vivre».

Lors d’une réunion tenue ce jeudi 12 mai et consacrée aux questions économiques, le président russe Vladimir Poutine s’est félicité de la politique économique du pays et a estimé que les pays occidentaux «portent un coup beaucoup plus dur à leurs propres intérêts nationaux, à leurs propres économies et à la prospérité de leurs propres citoyens».

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