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JO 2024 : «Adidas La Chapelle District», le «naming» de l'Arena de la Porte de la Chapelle ne passe pas

L'Arena de la Porte de la Chapelle doit être livrée à l'été 2023. L'Arena de la Porte de la Chapelle doit être livrée à l'été 2023. [© SCAU / NP2F]

L'Arena de la Porte de la Chapelle – dont les travaux ont récemment commencé dans le 18e – doit être renommée «Adidas La Chapelle District». Un «naming» qui ne fait pas l'unanimité.

Pas encore construite, mais déjà critiquée. En construction dans le nord de Paris depuis fin 2021, l'Arena de la Porte de la Chapelle sera bientôt renommée «Adidas La Chapelle District». Un «naming» décidé par le conseil d'administration de la société d'exploitation du Palais omnisports de Paris-Bercy (SAE POPB) la semaine dernière, mais qui ne passe pas auprès des élus parisiens.

«60 millions d'euros sur le long terme»

A tel point que certains d'entre eux – les Communistes et les Verts notamment – ont décidé de porter l'affaire devant le Conseil de Paris, qui doit s'ouvrir ce mardi 31 mai. Ces derniers porteront un vœu afin de «s'opposer à l'attribution» de ce nouveau nom et «mettre fin à cette pratique» qui consiste à renommer un bâtiment municipal en l'honneur d'une marque, qui paie en échange.

En l'occurence, ce partenariat de «naming» avec l'équipementier allemand pourrait rapporter pas moins de 14 millions d'euros en 5 ans, et «jusqu'à 60 millions d'euros sur le long terme» souligne Nicolas Bonnet-Ouladj, le président du groupe des élus communistes au Conseil de Paris, qui rappelle qu'il s'agit d'un contrat à 2,8 millions d'euros par an.

Anne Hidalgo «ne reviendra pas» sur cette décision

Selon l'élu, la maire de Paris Anne Hidalgo «ne compte pas revenir sur ce "naming"», qui sera sans doute voté lors d'une délibération au Conseil de Paris du mois de juillet. «Nous voterons contre», assure-t-il, rappelant son opposition au naming «à la fois sur le modèle économique mais aussi par le besoin de faire œuvre de mémoire sur les bâtiments minicipaux».

C'est justement là que le bas blesse, car ce bâtiment devait initialement être renommé en l'honneur d'Alice Milliat (1884-1957). Un vœu avait même été voté en ce sens en 2020. Rameuse de haut-niveau, cette Française fut l'une des premières femmes au monde à diriger un club de sport et s'est vivement battue pour que les femmes puissent participer aux Jeux olympiques.

«Finalement, la maire va proposer de donner le nom d'Alice Milliat à la place sur laquelle va être construite l'Arena», annonce Nicolas Bonnet-Ouladj, qui salue cette décision et celle de «reverser 180.000 euros de clauses sociales au sport féminin» dans le cadre de ce partenariat. Pour autant, il rappelle sa totale opposition au projet. 

Pour les Verts, «la volonté de promouvoir les pratiques sportives féminines et une politique mémorielle féministe», et ce notamment «à travers l'attribution du nom d'Alice Milliat à cette Arena», ne devrait «pas passer au second plan dès lors qu'il s'agit d'intérêts économiques et consuméristes».

En attendant, les travaux continuent pour cette infrastructure dont la livraison est prévue à l'été 2023, avec la mise en exploitation de la grande salle, ainsi que des gymnases et du programme de locaux complémentaires pour le quartier. En 2024, elle accueillera les épreuves de badminton, de gymnastique rythmique, de para badminton et de para haltérophilie des JO.

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