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Ligue des champions : les élus de Seine-Saint-Denis défendent leur territoire face aux attaques de l'extrême droite

Des débordements ont eu lieu samedi aux abords du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des champions. Des débordements ont eu lieu samedi aux abords du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des champions.[© THOMAS COEX / AFP]

L'organisation de la finale de la Ligue des champions, qui s'est jouée ce samedi 28 mai au Stade de France (93), a viré au cauchemar pour les supporters venus soutenir leur équipe. Si certains, particulièrement à l'extrême droite, veulent mettre cette désorganisation sur le dos des «voyous de banlieue», les élus de Seine-Saint-Denis (93) ont décidé de ne pas les laisser dire.

Face aux critiques lancés à l'encontre des jeunes de Seine-Saint-Denis, qui seraient – selon les dires de certains – les responsables des débordements survenus aux abords du Stade de France, ce samedi, à Saint-Denis (93), en marge de la finale de la Ligue des champions, les élus de Seine-Saint-Denis ont décidé de réagir.

«seul objectif de salir tout un département»

Parmi eux, Stéphane Troussel, le président du département de Seine-Saint-Denis (93), mais aussi Mathieu Hanotin, le maire de Saint-Denis et président de Plaine Commune, qui estime que «les partisans de la fachosphère se déchaînent sur les réseaux sociaux avec comme seul objectif de salir une ville, ses habitants et tout un département».

«Ils auraient pu parler de la culture de certains supporters anglais qui avaient annoncé qu’ils tenteraient d’entrer dans la stade avec ou sans billets [...] ils auraient pu parler de la culture de l’ordre public de la préfecture de police de Paris mais à tout cela, ils préfèrent s’attaquer aux Dionysiens et caricaturer une ville dans laquelle ils n’ont jamais mis un pied», déplore-t-il sur Twitter.

«Nous demandons une commission d'enquête»

Un avis partagé par Stéphane Troussel, le président du 93, qui dénonce également de son côté «l'extrême-droite mensongère et dégoûtante», qui «se précipite une fois de plus sur son objet de haine favori : la Seine-Saint-Denis».

Au lendemain de ce que beaucoup jugent avoir été un fiasco et alors que la question des responsables se pose, Marine Le Pen a en effet estimé que le département de la Seine-Saint-Denis, où se trouve le Stade de France, était «hors de contrôle». Cela a dégénéré «en partie par une délinquance traditionnelle» qui fait «qu'à chaque événement celui-ci se transforme en émeute», a-t-elle expliqué.

Jordan Bardella, le porte-parole du Rassemblement National (RN), a de son côté évoqué «une zone de non-droit», revenant sur «des témoignages de supporters et des médias étrangers rapportant de multiples vols et agressions hier aux abords du Stade de France, commis par des bandes "locales" organisées».

Ensemble, les élus du 93 ont donc annoncé qu'ils souhaitaient une «commission d'enquête rapide et transparente sur les manquements qui ont conduit aux débordements au Stade de France». Et d'ajouter : «Il est inacceptable que la Seine-Saint-Denis et ses habitants en soient les boucs émissaires».

Une réunion interministérielle organisée ce lundi

Une demande qui pourrait bien être satisfaite, alors qu'une réunion interministérielle doit être organisée à 11h, ce lundi 30 mai afin de «cerner les dysfonctionnements» survenus samedi soir aux abords du Stade de France , selon un communiqué du ministère des Sport diffusé dimanche.

«La priorité est désormais de cerner très précisément les dysfonctionnements avec l’UEFA, la Fédération française de football, le Stade de France, la préfecture de police de Paris, la Préfecture de Seine-Saint-Denis et la mairie de Saint-Denis», peut-on lire dans le communiqué.

Pour rappel, samedi soir, la finale de la Ligue des champions – qui a vu s'affronter les deux équipes de Liverpool et Real Madrid – devait initialement avoir lieu à Saint-Pétersbourg, en Russie, mais a finalement été délocalisée au Stade de France après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Une décision prise et annoncée en février dernier, qui a largement laissé le temps à l'UEFA et aux autorités françaises de s'organiser et préparer cette rencontre sportive.

Ce qui n'a pas suffi à éviter que des débordements ne viennent ternir l'organisation de l'événement, obligeant les organisateurs à décaler de 36 minutes le début du match mais surtout empêchant certains spectateurs munis de billets de pouvoir assister au match.

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