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Notre-Dame de Paris : voici le projet lauréat en vue du réaménagement des abords de la cathédrale

Les travaux de réaménagement devrait commencé en 2024 pour une livraison prévue en 2027. Les travaux de réaménagement devraient commencer en 2024 pour une livraison prévue en 2027.[© Studio Alma pour le Groupement BBS]

C'est une première étape, non pas vers la reconstruction de Notre-Dame de Paris, mais vers le réaménagement de ses abords. Ce lundi 27 juin, l'équipe lauréate choisie pour repenser tout le quartier entourant la cathédrale a été dévoilée par la maire de Paris Anne Hidalgo.

On connaissait le nom des 4 projets finalistes depuis plusieurs mois, ce lundi, le lauréat – qui a remporté le dialogue compétitif en vue du réaménagement des abords de Notre-Dame de Paris meurtrie par un terrible incendie en 2019 – a été officiellement présenté. Il s'agit du Bureau Bas Smets, qui regroupe des architectes et urbanistes mais aussi des ingénieurs et spécialistes de la prévention des risques.

Très épuré, leur projet consiste à faire tomber les grilles et autres barrières spatiales qui empêchaient auparavant de faire le tour de la cathédrale, et qui contraignaient les visiteurs à choisir entre d'un côté se rendre sur le parvis devant la façade occidentale du bâtiment, ou de l'autre aller au square Jean XXIII, situé derrière la cathédrale.

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Pour y parvenir, «10 mois de travail et 8 disciplines différentes» ont été nécessaires, explique le lauréat du projet, le paysagiste Bas Smets, qui raconte comment son équipe et lui ont fait évoluer le projet pour qu'il réponde au cahier des charges souhaité par la maire de Paris. «Nous avons retrouvé la relation avec la Seine et une perspective axiale, grâce aux percées et aux ouvertures vers le fleuve», explique-t-il.

Une architecture climatique

Au total, 1,5 hectare d'espace a été ouvert sur 400 m le long de la cathédrale côté Seine jusqu'au square Jean XXIII, qui possèdait auparavant une clôture, qui sera donc bientôt retirée. «Le square est désormais ouvert sur la Seine et sur l'île Saint-Louis», se félicite le paysagiste belge, ajoutant qu'une «grande pelouse sera créée au milieu des allées de tilleuls du square».

De l'autre côté, au centre du parvis, un banc circulaire a été créé autour d'un arbre remarquable. Là, «en temps de grande chaleur», l'eau de pluie qui ruissèlera le long de la cathédrale sera utilisée pour refroidir les sols, en s'écoulant depuis le banc situé sur un petit monticule, en légère pente jusqu'aux extrêmités du parvis. «Une lame d'eau» qui permettra de «refroidir de 10°C la surface du sol et de 5°C le ressenti pour les passants».

Au sous-sol enfin, l'ancien parking sera entièrement détruit afin de mettre en valeur la crypte existante. Si rien ne changera pour le fonctionnement de cette crypte, son accès sera mieux organisé avec une ouverture de 60 mètres de long sour 4 mètres de hauteur. «Une promenade intérieure continue et fluide qui prolonge la ville», promet le projet de Bas Smets, qui ajoute qu'il servira également «d'abri climatique» où il fera «plus frais l'été et plus chaud l'hiver».

Quant aux visiteurs, ils auront désormais 3 possibilités pour profiter de Notre-Dame de Paris : ils pourront soit entrer par la porte principale située sur la façade occidentale, qu'ils soient seuls ou en famille, soit entrer par la rue du Cloître s'ils sont en groupe, soit entrer par une autre porte située également rue du Cloître pour visiter uniquement la tour.

Pas de geste architectural

Un travail salué par la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a rappelé que «deux choses paraissaient importantes» à ses yeux : celle de ne pas ajouter de «geste architectural» aux abords de Notre-Dame de Paris, «qui aurait pu faire oublier la cathédrale, et celle de «magnifier l’édifice», afin que «tout ce qui soit autour soit un écrin pour sa beauté, avec le souci de la végétalisation, des espaces ombragés dans lesquels on se sente bien et d'un nouveau rapport à la Seine».

Un projet également applaudi par le Père Gilles Drouin, conseiller de l’archevêque pour l’aménagement liturgique de Notre-Dame de Paris, qui a évoqué la «profonde ouverture» vers la Ville et ses habitants «qui caractérise la cathédrale». «Nous avons souhaité décloisonner les espaces qui empêchait de faire le tour de la cathédrale», a-t-il fait savoir, se réjouissant que le projet ait été «pensé en lien étroit avec la ville», et impatient de découvrir la «nouvelle ouverture vers le fleuve».

131 arbres plantés

Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris chargé de l'urbanisme, a quant à lui tenu à écarter toute polémique malvenue, affirmant que «la surface de végétalisation avait été augmentée de 36 %», qu'«aucun arbre ne serait abattu» et que «131 nouveaux seraient même plantés en plus».

Et à la question qui lui a été posée de savoir pourquoi avoir laissé un parvis minéral ? Il répond tout simplement que le parvis accueille plus de 270 événements à l'année, et que la crypte située en sous-sol ne permet pas d'y planter en pleine terre.

Il faudra néanmoins attendre quelques années, avant de découvrir ce tout nouveau parvis, puisqu'en raison du chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris, partiellement détruite par l'incendie du 15 avril 2019, les travaux de réaménagement ne pourront pas commencer avant sa réouverture au public en 2024. «La base vie du chantier prenant pour l'instant 4,4 hectares du site», a précisé le premier adjoint, qui espère une «livraison pour 2027».

En attendant, les intéressés pourront profiter de l'exposition «Parvis de Notre-Dame : quatre projets pour le réaménagement des abords de la cathédrale», qui s'ouvre ce lundi, au Pavillon de l'Arsenal (4e). Celle-ci présentera ainsi les 4 projets lauréats, et restera ouverte tout l'été jusqu'au 28 août.

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