Le doyen des députés, le RN José Gonzalez, a pris la parole, comme le veut la tradition, lors de l’ouverture de la nouvelle Assemblée nationale, ce mardi au palais Bourbon. L'élu de 79 ans a notamment évoqué un «symbole d'unité française», et parlé avec émotion de sa terre natale l’Algérie, avant de revenir sur le souhait d'un scrutin à la proportionnelle.
La seizième législature de la Ve République a débuté mardi à l'Assemblée nationale. Suivant la tradition, le doyen des députés, José Gonzalez (RN), 79 ans, a donné le coup d'envoi des travaux de la nouvelle Assemblée dans laquelle les macronistes n'ont pas la majorité absolue.
Dans sa brève allocution, José Gonzalez a salué un «symbole d'unité française» avec la réunion de tous les députés. Il a été pris par l’émotion en évoquant l'Algérie, sa terre natale à laquelle il a été «arraché».
«J'ai laissé là-bas une partie de ma France», a-t-il affirmé, devant s'interrompre un instant en raison de son émotion. Des applaudissements sont alors descendus des travées de l’Assemblée.
un mode de scrutin qui a donné un sentiment amer
Le doyen des députés est ensuite revenu sur la situation particulière du palais Bourbon où aucun groupe politique n’a obtenu la majorité. «Sur décision du peuple, une assemblée profondément renouvelée s’installe, chacun ne pourra que se féliciter que la sagesse du corps électoral ait pu venir compenser la brutalité d’un mode de scrutin qui a parfois donné un sentiment amer à certains français de ne pas être représenté», a-t-il souligné.
Émouvant discours du doyen de l'Assemblée nationale, José Gonzalez, 79 ans, député @RNational_off des Bouches-du-Rhône, qui préside aujourd'hui la première séance pour la XVIe législature de la Vème République.
Historique ! #DirectAN pic.twitter.com/k5ANgBEDlM— Nicolas Meizonnet (@NMeizonnet) June 28, 2022
Il a souhaité que cette «situation politique particulière» permette de «réconcilier les Français avec la politique et les politiques». «Les courants même minoritaires sont toujours utiles à la richesse d’un débat démocratique ou à l’émergence d’une nouvelle thématique dans le débat public», a-t-il précisé.
Il a également rappelé la forte abstention des législatives : «nous ne devons pas oublier qu’en choisissant l’abstention, nombre de nos compatriotes nous appelle certainement à une réflexion sur la représentativité politique et la démocratie sociale».
Pour lui, cette «représentativité nationale» est «appelée à prendre une place plus centrale» dans les décisions du pays. Ainsi, cette Assemblée particulière doit «trouver les moyens d’œuvre collectivement pour le bien du pays», a-t-il affirmé.
José Gonzalez a ensuite lancé le vote à bulletin secret - dans une urne à la tribune - pour la présidence de l'Assemblée.