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Assemblée nationale : comment la majorité présidentielle tente de «draguer» Les Républicains

Le président des LR, Christian Jacob, s'oppose à une alliance avec Emmanuel Macron. [Mohammed BADRA / POOL / AFP]

Le camp présidentiel à l’Assemblée nationale peine à rassembler assez de soutiens pour obtenir une majorité absolue. Une situation qui force les membres et les alliés de Renaissance (ex-LREM) à lancer une opération de séduction auprès des députés Les Républicains (LR).

En quête de la majorité absolue dans l’hémicycle et d'un gouvernement d'union nationale, les proches d’Emmanuel Macron tentent de draguer Les Républicains, pourtant membres de l’opposition. D’anciens LR devenus membres et soutiens de Renaissance mène cette parade nuptiale.  

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin estimait ainsi ce mardi qu’un rapprochement du groupe parlementaire LR avec la majorité présidentielle était envisageable. «Manifestement le groupe le moins éloigné de nous, la majorité même relative, c'est le groupe LR», a expliqué sur RTL le ministre récemment réélu député dans la 10e circonscription du Nord.

Une proximité que Gérald Darmanin précise, estimant : «Sur l'essentiel on est d’accord : on est d'accord sur la sécurité, on est d'accord sur les finances publiques et l'économie, on est d'accord sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens, pour qu'il y ait des baisses d'impôts. C'est déjà pas si mal.»

Invité sur CNEWS, le maire de Nice Christian Estrosi, également ex-LR, a lui aussi appelé au rapprochement. «Je dis aux parlementaires : soyez responsables, vous n’avez pas été élus pour faire de l’opposition systématique», a-t-il déclaré, ajoutant tout comme Gérald Darmanin que son ancienne famille politique était la plus proche de la majorité présidentielle.

Une réelle opposition chez les LR

Cependant cette opération séduction ne semble pas réellement porter ses fruits. Président du Sénat, le LR Gérard Larcher a de son côté estimé que son parti avait de vraies différences avec celui d’Emmanuel Macron, évoquant «par exemple notre conception sur la dépense publique et la vision de la gouvernance».

Le sénateur a rappelé la ligne choisie par les LR : «On a une ligne d'opposition claire» mais «responsable, qui doit être attentive aux intérêts du pays». Une vision qui exclut «la voie des blocages» systématiques.

Cependant si la majorité des cadres des Républicains s’opposent farouchement à une alliance avec Renaissance, d’autres, comme Jean-François Copé, n’y sont pas totalement hermétique. Le maire LR de Meaux, invité de CNEWS, a estimé que les LR étaient indispensables à Emmanuel Macron pour gouverner la France et que, si un rapprochement avec le Rassemblement national était inimaginable, celui avec Renaissance était envisageable.

Mais si les tentatives de séduction perdurent, le président des LR, Christian Jacob, a rappelé la semaine dernière, à la suite d’un entretien avec Emmanuel Macron, que son parti resterait dans l’opposition. «Pas de pacte ni de coalition avec le gouvernement», a-t-il martelé.

Les membres des LR qui accepteraient de rejoindre Emmanuel Macron se verraient donc contraints de quitter le parti, comme ce fut le cas d’Edouard Philippe en 2017 ou de Damien Abad en mai. 

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