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Crèches, bibliothèques, piscines... Les établissements publics parisiens manquent d'agents

La Ville de Paris recrute au moins 350 auxiliaires de puériculture. La Ville de Paris recrute au moins 350 auxiliaires de puériculture.[© Thomas SAMSON / AFP]

Que ce soit dans les crèches, les bibliothèques ou les piscines, la municipalité parisienne manque cruellement d'agents. A tel point qu'une importante campagne de recrutement est en cours et qu'un plan de déprécarisation des vacataires a été lancé.

Le sujet ne manquera pas d'être discuté au Conseil de Paris, qui s'ouvre ce mardi 5 juillet. Pourtant dotée de plus de 50.000 agents, la municipalité parisienne peine à faire tourner à plein régime ses établissements publics, au premier rang desquels les crèches ou encore les bibliothèques. Des établissements parfois forcés de réduire leurs horaires d'ouverture quand ce n'est pas de fermer tout court.

«Enormes pénuries de personnels»

«Nous faisons face à d’énormes pénuries de personnels, dans les piscines, dans les crèches, dans les bibliothèques mais aussi au sein des éboueurs», s'inquiète Catherine Ibled, élue Indépendante et Progressiste dans le 15e. Pire, selon elle, «la situation ne peut pas avancer dans le bon sens, si l'on n'essaie pas de comprendre comment on est arrivé à cette situation».

Elle évoque des «conditions de travail dégradées», y compris «pour les policiers municipaux» fraîchement arrivés. «Comment fait-on aujourd'hui pour ne plus avoir à faire face à des grèves à répétition», s'interroge-t-elle, confirmant qu'il fallait régler quelques «difficultés internes», qui mènent à un taux d’absentéisme très élevé. Un sujet que son groupe évoquera dans le cadre du vote du budget supplémentaire au Conseil de Paris.

Des craintes partagées par le groupe des élus communistes parisiens, qui portent un vœu relatif à la déprécarisation des agents de la Ville de Paris, dans lequel ils réclament que «soit constituée une étude des profils des agents vacataires, de leurs parcours ainsi que de leurs motivations» et qu'un «groupe de suivi soit mis en place afin de tenir, et relever régulièrement, les ambitions du plan de déprécarisation». 

Un plan de déprécarisation des vacataires

Porté par l'exécutif, ce plan – qui sera soumis au vote de l'ensemble des élus parisiens dans le cadre du vote du budget supplémentaire – se veut être une solution à ce manque d'effectifs. «Le plan de déprécarisation va permettre à plus de 1.000 agents d’accéder à un statut de travail plus protecteur», peut-on lire dans le projet de délibération, qui prévoit la création de 315 postes au budget supplémentaire emplois 2022 justement «pour asseoir ces agents».

Aujourd'hui, jusqu'à «25.000 agents vacataires participeraient au service public parisien», selon les élus communistes, qui soulignent que «le turn-over se situe aux alentours d'un tiers chaque année». Une précarité évidente pour ces agents qui n'en sont pas vraiment, mais qui, souvent, enchaînent les missions et n'ont que la mairie de Paris comme unique employeur.

C'est pourquoi ce plan de déprécarisation s'adresse en priorité aux vacataires dont le travail effectué pour la Ville de Paris représente l'équivalent d'un mi-temps. «Cela représente environ 1.900 personnes, auxquelles nous voulons proposer des solutions plus protectrices», a fait savoir Antoine Guillou, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des ressources humaines, dans un entretien au journal Le Monde, qui entend présenter ce plan à un millier d'agents vacataires et 600 contractuels.

L'objectif ? Leur proposer un contrat, ou les inciter à passer des concours afin de devenir fonctionnaires. Et ce, pour un coût minime pour la collectivité, dans la mesure où ces agents vacataires ou contractuels sont déjà rémunérés. «Le coût de la mesure sera absorbé par la masse salariale», prévoit le plan, qui ne va pas régler pour autant tous les problèmes de fonctionnement des différentes directions touchées par le manque de personnels.

«Rien de nouveau sous le soleil» selon Grégory Canal, élu LR du 15e arrondissement, pour qui ce «prétendu plan n’est que la résultante d’une mauvaise gestion du personnel de la Ville». «Plutôt que d’avoir à "déprécariser" les gens, il serait bon que la Ville cesse d’embaucher autant de travailleurs précaires et maîtrise sa masse salariale», estime l'élu, pour qui 50.000 agents, «c’est trop».

Lui plaide pour que la Ville «mette à plat tous les emplois» et «propose une feuille de route claire». «C’est la seule façon d’avoir les moyens de proposer des conditions salariales et de travail dignes», martèle Grégory Canal. Et parmi les mesures qui lui tiennent à cœur, l'élu évoque l'attribution de logements sociaux «en priorité aux agents», et «en particulier à ceux chargés des équipements de proximité».

En attendant, le recrutement est ouvert pour ceux qui seraient intéressés pour rejoindre la grande famille de l'Hôtel de Ville. Jusqu'à ce vendredi, la municipalité organise par exemple le «recrutement par concours de 40 chefs et cheffes de service de police municipale». Et tout le monde peut candidater, il suffit d'être titulaire du baccalauréat.

Paris recrute pas moins de 350 auxiliaires de puériculture dans les quelque 400 crèches de la ville, où les besoins sont criants. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 9 septembre. Seul prérequis : être titulaire du diplôme d'Etat d'Auxiliaire de Puériculture (DEAP).

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