Après avoir dénoncé publiquement les «comportements déplacés» du député LFI Eric Coquerel, la militante Sophie Tissier a déposé plainte contre lui pour «harcèlement sexuel», ce lundi.
Une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée ce lundi 5 juillet par la militante de gauche Sophie Tissier. Elle vise le député LFI et président de la commission des Finances de l'Assemblée, Eric Coquerel, que la plaignante avait déjà signalé auprès du comité de suivi des violences sexuelles de la France insoumise.
Sophie Tissier, ancienne figure des gilets jaunes, avait déjà déposé une «pré-plainte» hier, dimanche 3 juillet. Elle a dénoncé publiquement le comportement «outrancier, offensant, harcelant» qu'aurait adopté Eric Coquerel à son encontre lors d'une soirée organisée par LFI, le 23 août 2014 à Grenoble.
La militante âgée de 43 ans évoque des «mains baladeuses», «un regard salace, gluant» et une «drague lourdingue» qui s'est poursuivie au travers de textos dans lesquels Eric Coquerel lui aurait proposé de l'emmener à son hôtel. La plainte déposée au commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine) dénonce des faits «pouvant s'apparenter à une agression sexuelle».
Un récit qu'Eric Coquerel conteste. En réaction à ces accusations, le député LFI a indiqué qu'il envisageait lui même de déposer plainte, pour diffamation. Il a plaidé sa cause dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, assurant n'avoir «jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d’entrée d’un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles».
Des «conséquences terribles»
De son côté, Sophie Tissier dit avoir parlé ouvertement de ses griefs contre Eric Coquerel au sein de LFI. Selon elle, le parti l'a «méprisée», ce qui a occasionné des «conséquences terribles» sur sa vie et son parcours de militante.
Avec cette plainte, elle espère «faire avancer la cause des femmes», leur «place dans la société et surtout en politique». Elle estime que cette démarche auprès de la justice était l'unique moyen à sa disposition pour être prise en compte «sérieusement».
Dimanche, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a apporté son soutien au président de la commission des Finances de l'Assemblée, dénonçant sur son blog une «infâme opération de calomnies». Il a estimé que les accusations formulées par Sophie Tissier étaient «opportunément relayées sans retenue ni enquête, ni vérifications d'aucune sorte».
Selon lui, elle ont «permis de faire parler d'autre chose», au moment où des députés LREM ont voté pour des candidats RN aux postes clés de l'Assemblée nationale.