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80 ans de la rafle du Vel D’Hiv : Emmanuel Macron rend hommage aux victimes depuis la gare de Pithiviers

Dans le cadre des commémorations des 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, Emmanuel Macron s'est rendu, ce dimanche 17 juillet, sur le site de l'ancienne gare de Pithiviers (Loiret), devenue le symbole de la déportation des juifs sous l'Occupation en France.

Il veut voir l'Histoire en face et attaquer l'antisémitisme de front. Depuis la gare de Pithiviers, le président de la République a commémoré le 80 ans de la Rafle du Vel d’Hiv. Les 16 et 17 juillets, «les policiers n’eurent besoin que d’une arme, des listes d’hommes, de femmes, d’enfants, dont le seul crime était d’être juifs et qu’ils embarquèrent dans ces bus de la honte qui furent le prélude aux trains de la mort», juge Emmanuel Macron.

En 1942, plus de 8.000 juifs furent déportés vers Auschwitz depuis cette gare, aujourd’hui réhabilitée en musée. Le lieu a été inauguré par le président de la République en tant que nouveau lieu de mémoire.

«Cette gare fut un lieu de deuil, d’horreur, nous en faisons aujourd’hui un lieu de mémoire», a affirmé Emmanuel dit Macron  

À travers ce discours, le chef de l’État a salué les mots de Jacques Chirac en 1995. «Je veux répéter les mots du président Chirac : 'ces heures noires souillent à jamais notre histoire. La France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable'», a réagi le président de la République avant de rappeler que l’État de Pétain, «agissant au nom de la France (…) manqua de manière délibérée à tous les devoirs de la partie des Lumières et des droits de l'Homme. Pas un seul soldat nazi ne prit part à la rafle», a dit Emmanuel Macron.

«Ce n’était pas là toute la France. La République, l'esprit de la France n’étaient pas à Vichy, à Paris, à Drancy. Elle vivait (...) avec ceux qui deviendrait des Justes parmi la nation, (...) elle vivait avec Charles De Gaulle et les forces de la France libre...», a expliqué le chef de l’État.

«Ni Pétain, Ni Laval, Ni Bousquet (…) aucun de cela n’a voulu sauver les juifs, c’est une falsification de l’histoire», a dénoncé Emmanuel Macron.

«Nous nous battrons, car la France s’écrit par un combat de résistance et de justice qui ne s’éteint jamais», a conclu Emmanuel Macron.

Un combat toujours d'actualité

Le fléau de l'antisémitisme est en effet malheureusement toujours d'actualité partout dans le monde et a même explosé en France depuis le début des années 2000. «Avant, on comptabilisait environ 80 actes antisémites par an. Ensuite, le nombre est passé à 350, soit un par jour. C’est fluctuant mais structurel, les chiffres ne descendent pas», déplorait à telle enseigne auprès de CNEWS en octobre 2021, Simone Rodan-Benzaquen, directrice Europe de l’American Jewish Committee.

Récemment, Emmanuel Macron lui-même a aussi été personnellement victime de caricatures à caractère antisémite. En juin dernier, une grande fresque, de plusieurs mètres de hauteur représentant le président de la République en marionnette manipulée par Jacques Attali, économiste et conseiller politique de confession juive, avait suscité une vive controverse.

Ce déplacement du Président de la République dans le Loiret s'inscrit enfin dans une série de commémorations qui ont lieu tout au long du week-end. A Paris, une cérémonie s'est notamment tenue à 17h30 hier samedi, dans le Jardin des enfants du Vélodrome d'Hiver situé au 7, rue Nélaton (15e).

La Première ministre, elle-même fille d'un déporté d'Auschwitz, doit de son côté prendre la parole ce dimanche à 11h55 au Square de la Place-des-Martyrs-juifs-du-Vélodrome-d’Hiver, toujours dans la capitale. 

Une prise de conscience toujours en cours

Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 Juifs, dont plus de 4.000 enfants, avaient été arrêtés à Paris et sa proche banlieue avant d'être détenus au Vélodrome d'Hiver dans le 15e arrondissement, dans des conditions d'hygiène déplorables et presque sans eau ni nourriture pendant cinq jours, avant d'être déportés, la gare de Pithiviers ayant constitué l'un des principaux arrêts avant les camps de la mort.

Le discours  du chef de l'Etat s'inscrit dans une nouvelle étape de prise en compte, par la France, du rôle joué par les autorités de l'époque dans cette rafle, restée comme l'une des pages les plus sombres de l'histoire récente.

En 1992, pour marquer les 50 ans du drame, François Mitterrand avait été le premier président de la République à prendre part aux commémorations. Mais c'est son successeur, Jacques Chirac, qui, trois ans plus tard en 1995, fut le premier président a reconnaître pour la première fois la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv. «La France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable», avait-il lancé dans un discours resté gravé dans les mémoires.

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