En direct
A suivre

Soldes d'été : dernier jour de promos pour un bilan décevant dans un contexte d'inflation

Cette période de promotions, qui intéressait tant la population il y a quelques années, peine désormais à renouer avec le succès. [Thomas COEX / AFP]

Commencée le 22 juin dernier, la période des soldes d'été touche à sa fin ce mardi 19 juillet. Mais après quasiment un mois de promotions estivales, les commerçants dressent un bilan pour le moins mitigé alors que les Français font face à une inflation qui ne cesse de s'accentuer sur fond de guerre en Ukraine.

Clap de fin pour les soldes d’été. Alors que les Français pensent, en priorité, à soulager leur porte-monnaie, affecté par une inflation s’approchant de la barre des 6 % et une guerre en Ukraine qui n'en finit plus, les dernières promotions ont lieu ce mardi 19 juillet.

Mais cette période de consommation, tant attendue par la population il y a encore quelques années, peine désormais à trouver son public et par là même à relever le chiffre d’affaires des commerçants, déjà mis à mal avec les gilets jaunes et la crise du Covid-19. Et aujourd'hui, entre hausse du carburant, envie de voyager nécessité de remplir son frigo, les Français ont délaissé un peu plus les dépenses d’habillement au profit d’autres secteurs.

«Il y a une crainte sur le pouvoir d’achat des Français. Ils ont une inquiétude forte sur leurs habitudes financières personnelles, c’est bien normal. Quand ils sont contraints de faire des arbitrages de consommation pour payer leur facture d’énergie, l’alimentation, le logement ou la santé, c’est certain qu’ils doivent faire des arbitrages de consommation et peut-être se priver sur d’autres secteurs», a expliqué à telle enseigne à CNEWS Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance pour le Commerce.

Plus éloquent encore, selon une enquête réalisée par le Syndicat des Indépendants (SDI) auprès de 654 personnes, 68 % d’entre-elles trouvent les soldes 2022 «historiquement médiocres». «Ce chiffre de 68 % est de loin le plus élevé de ceux qui ressortent des enquêtes menées par le SDI sur le sujet depuis 4 ans», affirme l'organisation.

Plusieurs raisons expliquent cette baisse d’intérêt pour les promotions estivales, selon Marc Sanchez, secrétaire général du SDI. «La première concerne la problématique inflationniste aggravée par la guerre en Ukraine qui a contracté de manière assez importante la consommation au niveau du panier moyen», a-t-il affirmé dans une interview accordée à CNEWS.

Le deuxième motif concerne l’utilité des soldes «du fait de l’existence en amont d’un grand nombre d’événements promotionnels, tels que le Black Friday, les French Days et Amazon Day, qui génèrent une perte d’intérêt importante» vis-à-vis de cet événement estival, estime Marc Sanchez.

Pour Yohann Petiot, ces périodes promotionnelles durant l’année «impactent la période des soldes. Elles lui enlèvent de la puissance. Néanmoins, les soldes restent un moment important puisqu’il s’agit d’un moment d’animation commerciale collective pour tous les commerçants. C’est la seule période de l’année où les commerçants peuvent écouler leurs stocks».

Une vente en ligne en hausse

Pourtant, les Français s’intéressent vraiment moins aux soldes, notamment avec Internet et la digitalisation du commerce qui ont bouleversé les habitudes. «Nos entreprises doivent se digitaliser pour pouvoir répondre aux nouvelles habitudes du consommateur», nous dit le secrétaire général du SDI.     

Et pour cause : face à la baisse des fréquentations dans les magasins, le «e-commerce» poursuit, lui, son essor. Selon les chiffres fournis par Panel Retail Int. pour l’Alliance du Commerce, les ventes en ligne ont augmenté de 60 % par rapport à 2019, soit avant la crise du Covid. En parallèle, le trafic en magasin a baissé, lui, de 21 %.

«On ne compense pas tout. Malgré des ventes en ligne en hausse, on ne compense pas la perte que l’on enregistre en magasin (…) Depuis la crise sanitaire, le comportement d’achat des clients a changé, on vient moins en magasin, on prépare davantage ses achats. Par contre, lorsqu’on vient en magasin, on achète. On est passé d’un shopping de loisir, à un shopping plus efficace et plus utile», a réagi Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités