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Antisémitisme : interpellés par Eric Dupond-Moretti, les députés Nupes quittent l'hémicycle

Les députés Nupes ont quitté l'Assemblée nationale ce 2 août, après avoir été taxés d'antisémitisme par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.

Des tensions à l'Assemblée nationale. Ce 2 août, en pleine séance des questions au gouvernement, une large partie des députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a quitté l'hémicycle. En cause : les propos d'Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice.

Le Garde des Sceaux avait été apostrophé par Meyer Habib, apparenté au groupe les Républicains, au sujet de l'attentat de la rue des Rosiers. Les quarante ans de cette attaque à l'encontre d'un restaurant juif parisien, ayant fait six morts, seront commémorés le 9 août. 

Eric Dupond-Moretti a profité de son intervention pour adresser «un petit mot à l'extrême-gauche». «Corbyn», a-t-il commencé. «Corbyn, l'apartheid, les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau !» 

Cette sortie a offensé les députés de la Nupes, dont une partie a quitté l'hémicycle. Le ministre de la Justice faisait notamment référence aux Insoumises Danièle Obono et Danielle Simmonet, qui ont été critiquées pour s'être affichées en compagnie de Jeremy Corbyn. L'ex-leader du parti travailliste britannique a été plusieurs fois accusé de laisser prospérer l'antisémitisme dans ses rangs. 

«Apartheid» et «rescapée»

Eric Dupond-Moretti a aussi évoqué «l'apartheid», terme utilisé dans une proposition de résolution signée par plusieurs députés de gauche. Celle-ci condamne un «régime d'apartheid institutionnalisé» par Israël contre les Palestiniens. Elle a été vivement critiquée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). 

Mais le ministre de la Justice s'en est aussi pris au Rassemblement national : «Le point de détail de l'Histoire du père fondateur, les 17 ou 18 condamnations, mais il est vrai que la justice est laxiste !» Avant d'ajouter : «Moi, je suis fier d'appartenir au gouvernement que conduit une rescapée», référence directe à la patronne de LFI Mathilde Panot, qui avait qualifiée Elisabeth Borne de «rescapée», omettant que son père avait été déporté à Auschwitz. 

Après quelques minutes, les députés de gauche ont fini par regagner leur place. A leur retour, le chef du groupe socialiste Boris Vallaud a jugé «malvenus» les propos du ministre : «le pays n'a pas besoin de division sur ce sujet-là». «Nous savons que vous êtes des Républicains et que vous défendez comme nous la lutte contre l'antisémitisme, mais ça n'est pas le cas de tout le monde sur ces bancs», lui a répondu la Première ministre Elisabeth Borne, visant LFI. 

A l'origine, Meyer Habib demandait au gouvernement des explications sur l'attentat de la rue des Rosiers, dont les auteurs n'ont pas été condamnés. «L'un des suspects est mort, l'autre est en France en détention provisoire, l'un est en Palestine, inextradable, et les deux autres sont en Jordanie, la Cour de Cassation interdit leur extradition», a répondu Eric Dupond-Moretti. 

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